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La race Aubrac mise à l'honneur par Bovins croissance

La journée Bovins croissance s'est déroulée chez Philippe Fourdrin, à Woignarue, à la tête d'un élevage de quarante-cinq vaches Aubrac d'une grande qualité.

© AAP


Pourquoi avoir choisi la race Aubrac ?

J'étais en race Blanc bleu et passionné par cette race exceptionnelle aux formes généreuses, mais exigeante pour son suivi. Après mon infarctus, j'ai préféré m'orienter vers une race plus facile à vivre. C'est lors d'un déplacement et d'une rencontre dans un élevage que j'ai flashé sur la race Aubrac. Je voulais aussi me distinguer de ce qui se faisait dans la région. Au final, c'est une race rustique qui correspond à mes attentes : vêlage facile, peu de frais sanitaires et facile à entretenir, tout en ayant la faculté de prendre de la viande en engraissement dans son épaisseur.

Au niveau génétique quelle est votre démarche ?
Dans ma carrière, j'ai toujours apporté beaucoup d'importance à la conduite génétique de mon troupeau. D'où mon adhésion à Bovins croissance et à l'Upra de la race Aubrac pour avoir des informations, des conseils et des repères. Il n'y a pas plus de temps à passer pour élever des bonnes vaches plutôt que des mauvaises. C'est bien plus passionnant, et il y a toujours un plus économique.
Je recherche surtout des vêlages faciles pour éviter de se lever la nuit. Je veux des veaux avec de la viande, dociles, et, pour le lait, la race n'en manque pas. Avec une vache vendue à 400 kg carcasse, cela me va bien. L'objectif n'est pas de faire du Blond avec de l'Aubrac. Chaque année, je suis aussi sollicité par l'Upra Aubrac pour placer un mâle issu de mes meilleures vaches pour rentrer en station de sélection.

Vous avez beaucoup oeuvré pour les éleveurs du département en ayant été président de la section bovine de la FDSEA, ce qui vous a amené à représenter le département à la FNB. Mais vous avez aussi pris la présidence de l'association des éleveurs. Vous allez prendre votre retraite, avez-vous des confidences à nous faire ?
D'abord, je suis heureux de passer le flambeau à des jeunes qui vont continuer à développer le troupeau Aubrac. Ensuite, oui, mes engagements professionnels m'ont pris du temps, dont la traversée du cataclysme de la «vache folle» avec son cortège de réunions de crise... Ces responsabilités m'ont donné l'occasion de faire beaucoup de rencontres très enrichissantes sur le plan personnel.
J'ai aussi dû travailler avec l'administration, et je reconnais que cela a souvent été fructueux pour «dépatouiller» certains dossiers. J'ai aussi pris du recul en voyant certaines régions françaises, où les conditions de vie sont plus difficiles que chez nous. Ce n'est pas pour autant qu'il faut tout accepter et ne pas défendre notre situation.
Ici, les éleveurs se soudent les coudes quand cela va très mal puis, après la période de mobilisation, tout retombe, et alors cela devient compliqué...
La disparition des abattoirs, le retournement des prairies, ce n'est pas très bon pour l'élevage du département mais, au final, le problème de fond, c'est le revenu de l'élevage qui ne va pas.

L'élevage de la SCEA

- 63 ha de prairies, dont une partie humide
- 45 vêlages sur trois mois (novembre, décembre et janvier)
- 30 % de renouvellement
- IVV : 368 jours, un vêlage difficile (torsion de matrice)
- Poids carcasse des réformes : 395 kg
- 24 broutards vendus à 330 kg à 7,7 mois


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