Lactalis : plus de six cents lots de laits infantiles contaminés
Le gouvernement a annoncé, le 10 décembre, un retrait massif de laits infantiles du groupe Lactalis en raison d'un risque de contamination par des salmonelloses. Il exige des "mesures correctives" avant toute reprise de la production.
Lactalis avait déjà rappelé, le 2 décembre, douze références de laits infantiles fabriqués dans son usine de Craon (Mayenne) après la contamination de vingt bébés. Mais depuis, cinq nouveaux-nés ont été déclarés atteints. Le ministère de l'Économie et des Finances a publié une liste de plus de six cents lots rappelés, qui sont interdits à la consommation et à l'exportation.
Le directeur général de la Santé, Benoît Vallet, a indiqué à l'AFP qu'il était «assez rare de prendre des dispositions massives» comme celle-ci. Les investigations ont détecté, selon Michel Nallet, porte-parole de Lactalis, une cause probable de contamination survenue suite à un arrêt technique et des travaux sur la tour de séchage n°1 de l'usine de Craon dans la période du 1er au 6 mai. L'usine a été totalement stoppée pour un nettoyage complet et renforcé sous contrôle de l'Etat.
Intoxications alimentaires
Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires allant de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves. Elles sont potentiellement plus dangereuses pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.
Dans l'immédiat, le ministère a demandé aux parents, «dans la mesure du possible, de ne pas (...) utiliser» les produits concernés, essentiellement vendus sous les marques Milumel et Picot, mais aussi Carrefour. Au pire, les pédiatres recommandent de faire bouillir le lait pendant deux minutes. Le liste des lots concernés est disponible sur le site du ministère de la Santé.
Elle concerne une large gamme de laits premier et deuxième âge, lait-relais, poudres, avec ou sans lactose, à base de protéines de riz... Certains sont disponibles uniquement en pharmacie. Y figurent également des produits estampillés Algérie, Bangladesh, Chine, Soudan, Géorgie, Liban ou Royaume-Uni.
Carrefour a de son côté décidé «par mesure de précaution» d'élargir son rappel à tous les produits infantiles fabriqués sous son nom à Craon, et pas seulement aux seuls lots concernés par la mesure de Bercy.