Les asperges blanches du Vimeu sortent de terre
Producteur d’asperges depuis plus de dix ans à Embreville, Frédéric Delignières nous explique cette culture.
En matière d’asperges, Fréderic Delignières est un connaisseur. Producteur d’asperges depuis plus de dix ans à Embreville dans l'ouest de la Somme, il a maintenant trois hectares et demi de plants en production et un et demi en pépinière qui produiront dans trois ans. Il cultive par ailleurs des betteraves, du lin et des céréales sur une soixantaine d’hectares.
Pendant la saison qui démarre en avril, Fréderic Delignières se rend chaque semaine sur les marchés de Dury le vendredi matin et d'Abbeville le samedi matin pour y vendre sa production cueillie la veille. Quant à son épouse, Sylvie, elle vend les asperges au magasin de la ferme du mercredi au dimanche. «Chaque année, courant avril nous retrouvons nos clients sur les marchés ou au magasin, et nous en sommes ravis. Depuis 2002, l’année où nous avons ouvert notre magasin, nous avons tissé des liens avec nos clients. Dès qu’un rayon de soleil pointe son nez, ils sont là et nous essayons de répondre à leur demande», témoigne Sylvie Delignières.
L’asperge de la région est blanche. Elle pousse à l’abri de la lumière sous une butte bâchée. Dès qu'elle sort de terre, elle est cueillie. La cueillette stimule la pousse et c’est en moins de vingt quatre heures que l'asperge pointe sort de terre. «La récolte s’étale sur huit semaines jusqu'à la mi-juin. En diversifiant les variétés, je varie la taille et la précocité. Cultiver une asperge blanche est plus compliqué qu’une verte car il faut la cueillir alors qu’elle est encore dans le sol et la préserver de la lumière», explique Frédéric Delignière. En été, la plante se régénère et stocke les nutriments dont elle aura besoin pour la récolte suivante et à l’automne, les feuilles sont broyées.
A l'abri de la lumière
L’asperge a besoin de froid l’hiver et d'un printemps relativement doux afin de produire davantage et plus longtemps. «C’est un métier qui s’apprend au fil des années : autant pour la technique culturale que pour le conditionnement ou la commercialisation. La filière est moins structurée dans le nord de la France», ajoute-t-il.
Une fois récoltée l’asperge est lavée, triée, conditionnée et présentée sur les étals de Frédéric et Sylvie Delignières. «Il n’y a pas de prix fixe pour la vente, mais nous essayons de garder un prix raisonnable, entre 6 et 7 euros le kilo, malgré la demande qui augmente. Nous en vendons principalement aux habitants des alentours, aux touristes mais aussi aux restaurateurs de la côte. C’est valorisant de faire une culture peu courante dans la région et de vendre nous même ce que nous produisons», s’enthousiasme Fréderic Delignières.