Société
22% des exploitations sont gérées par des femmes en Picardie
A l’occasion de la journée mondiale de la femme rurale le 15 octobre, les agricultrices sont mises à l’honneur.
Il y a encore une quinzaine d’années, les femmes en agriculture étaient souvent conjointe d’exploitant, et bénéficiaient uniquement d’une couverture maladie de part leur mari. Aujourd’hui, et depuis 2009, si elles exercent une activité régulière sur l’exploitation, elles doivent opter pour l’un des trois statuts suivants afin d’améliorer leur protection sociale : chef d’exploitation, collaboratrices d’exploitant ou salariée.
Depuis, le nombre de femmes chef d’exploitation a augmenté : en 2012, elles gèrent le quart des exploitations en France (22% en Picardie) contre 8% en 1970. 20% des femmes sont collaboratrices d’exploitation, et elles représentent 40% de la population salariée agricole.
Avoir un statut
Certes 39% des femmes chefs d’exploitation ont 55 ans et plus, une situation qui résulte d’une succession entre époux. Mais en 2010, 41% des installations étaient réalisées par des femmes en France.
Les trois quart des femmes agricultrices sont mariées, elles sont donc moins concernées par le célibat que les hommes : une femme sur six contre un homme sur trois.
Si les femmes gèrent ou cogèrent plutôt des exploitations orientées bovin-lait (18%), la proportion d’agricultrices gérant les exploitations de grandes cultures n’est pas négligeable.
Les plus jeunes adoptent un statut dès le départ en général, mais il reste encore près de 8 000 conjointes d’exploitants en France sans statut. Bien que celles-ci soient de moins en moins actives sur l’exploitation et exercent une activité à l’extérieur, certaines n’ont cependant aucun statut. «Choisir et prendre un statut engendre souvent une crainte du coût engendré par les cotisations à verser. C’est pourquoi certaines femmes se privent de couverture sociale. Alors que le statut permet d’acquérir des droits pour la retraite, de bénéficier des prestations familiales et d’indemnités en cas d’accident du travail», commente Françoise Crété, secrétaire générale de la Fdsea.
Pendant trente ans, la femme a été l’égale de l’homme sur l’exploitation, travaillant du soir au matin avec parfois des activités très physiques, s’occupant des enfants, de la maison… sans aucun statut.
Les femmes ont apportée la diversification
Pour pouvoir vivre à deux de l’exploitation, il a fallu créer du revenu, de la valeur ajoutée. Ce sont les femmes qui ont apportée la diversification, les circuits-courts sur les fermes.
En 2012, les tâches sur l’exploitation sont moins sensibles aux contraintes physiques, et la reconnaissance sociale est plus importante. Comme les hommes, les agricultrices ont étudié plus longtemps et ont souvent travaillé à l’extérieur avant de s’installer, ce qui donne un référentiel social différent.
«Les femmes ont donc toute leur place en agriculture et elles n’oublient pas les trente dernières années, souligne Isabelle Brunet, présidente de la commission agricultrice de la Fdsea. Elles ont vécu longtemps dans l’ombre mais aspirent aujourd’hui à avoir une dimension sociale et une reconnaissance».
Lundi 15 octobre a lieu la journée mondiale de la femme rurale. A cette occasion, France 3 Picardie a réalisé un reportage sur les femmes en agriculture, chez Ingrid Septier à Maizicourt. Ce dernier sera diffusé ce lundi 15 octobre, avec un direct sur le plateau TV au journal de midi.