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Des bières de femmes au caractère bien trempé

Aux commandes de la Brasserie de la Somme, à Domart-en-Ponthieu, Marie-Laure Marié a participé il y a quelques semaines à la création d’un coffret de bières exclusivement créées par des femmes.

N’allez pas lui dire qu’elle fabrique des «bières de femme», autrement dit des bières (très) légères ou aromatisées, ce serait mal connaître la large palette que Marie-Laure Marié propose au sein de son entreprise. Mais en mai dernier, lorsque la zythologue Elisabeth Pierre lui propose de participer à un coffret qui rassemblerait des bières produites par des femmes, la brasseuse samarienne répond de manière positive sans hésiter, avec l’une de ses créations originales : «Ch’l’agache» (la pie). «J’ai trouvé l’idée intéressante, et c’était aussi une manière de continuer les échanges que nous pouvons entretenir entre brasseuses au sein d’un club de femmes qui s’intéressent à la bière» : lequel a été fondé par Elisabeth Pierre.

Double reconversion professionnelle pour Marie-Laure

Engagée contre certains clichés qui ont la vie dure, Marie-Laure défend l’idée que la biérologie n’est pas réservée exclusivement aux hommes : «A l’origine de la bière, on retrouve les femmes. Ce sont elles qui brassaient, mais on l’a oublié. Encore aujourd’hui, beaucoup de femmes s’intéressent à la bière, mais elles n’ont pas forcément la parole». Le parcours de la brasseuse samarienne est quant à lui tout aussi original que ses bières puisqu’il s’agit d’une reconversion professionnelle après un début de carrière dans l’industrie, puis dans le secteur horticole. Diplômée d’une école de commerce, Marie-Laure Marié change d’orientation à l’âge de 30 ans en décrochant un BTS en production horticole et en s’installant pépiniériste. Quelques années plus tard, la crise économique n’ayant pas épargné son secteur d’activité, elle suit son époux dans un parcours de formation pour devenir brasseuse. Ils décident de fonder la Brasserie de la Somme sur les traces d’une ancienne brasserie familiale. Le succès est au rendez-vous pour ce couple qui déborde de créativité et propose ainsi pas moins d’une quinzaine de références. À ces bières qui composent le fonds de commerce de la Brasserie de la Somme, on peut ajouter chaque année quelques recettes personnalisées en fonction de la demande de clients.

Un coffret, six brasseries, douze bières

L’idée d’Elisabeth Pierre est quant à elle de rassembler au sein d’un coffret unique des bières créées par des femmes brasseuses, partout en France. Pour aider à la commercialisation, un nom lui est donné : «L’été  des brasseuses». Dans ce coffret distribué par Find a bottle, les bières sont au nombre de douze, à raison de deux bouteilles identiques par brasserie sélectionnée. «C’est une manière de ne pas rester sur notre faim (ou notre soif) une fois que nous les avons toutes goûtées...», explique avec une certaine gourmandise Marie-Laure.

Chaque brasseuse invitée a proposé une recette parmi plusieurs qu’elle avait en stock. Au final, pas de doublon, mais que des recettes inspirées : la Rivale, une IPA proposée par la Brasserie Duchmann, la Beeb’hop (Pale Ale) de la Brasserie KissWing – Beeb’hop – Pale Ale, la Alex (Lager) par les Bières de Margaux,  la Saison Thym Citron de la Brasserie Veyrat, la «Red Ale» Éphémère et Bio de la Micro-Brasserie Bacotte – «Red Ale» Éphémère et Bio et enfin Ch’l’agache (Stout) de la Brasserie de la Somme. Au bout de quelques semaines de commercialisation, et pas mal de communication, le succès est au rendez-vous : décrocher l’un de ces coffrets tient aujourd’hui de l’exploit.

Le choix audacieux de Ch’l’agache

Ch’l’agache fait partie des bières des débuts de la Brasserie de la Somme, une sorte aujourd’hui de référence. «C’est une bière qui a toujours bien marché, même si ce n’est pas la plus vendue», confie Marie-Laure Marié.
Sa couleur brune lui vient d’un malt torréfié. En bouche, on retrouve des arômes de café, de grillé, de fumé.
Son amertume prononcée lui vient d’un houblon cultivée dans la cour de l’ancien corps de ferme où la Brasserie de la Somme est installée.
Avec son époux François, Marie-Laure admet avoir un faible pour cette recette : «Elle est l’exemple qu’on peut avoir une bière riche en saveurs sans qu’elle soit forcément très alcoolisée». Titrant à 4,5°, elle reste en effet à ce jour la plus légère de la gamme. Si l’on peut penser (à tort), que c’est une bière d’hiver, elle se révèle au contraire fraîche : «En dessert, c’est un très bon choix qu’on peut associer avec du chocolat». Encore une gourmandise de plus.

Biere-tourisme.fr, un site pour découvrir les brasseries de toutes les régions

Début juin, alors que des milliers de Français s’interrogeaient encore sur la future destination de leurs vacances estivales, Brasseurs de France lançait son invitation à découvrir les brasseries implantées dans toutes les régions de France, mais aussi et surtout à partager les secrets de fabrication de la bière. Pour le syndicat professionnel de la brasserie française – il représente plus de 98% de la production nationale et fédère essentiellement des PME-TPE -, il s’agissait en même temps de «soutenir les brasseurs pendant la période estivale». Pour aider les touristes à trouver une brasserie accueillante sur leur lieu de vacances, Brasseurs de France a donc lancé la plateforme Biere-tourisme.fr «Avec plus de 2 000 brasseries sur l’ensemble du territoire, il y a toujours une brasserie à moins de trente kilomètres de son lieu de résidence ou de son lieu de vacances», assure l’organisation professionnelle. L’occasion aussi, poursuit-elle, de déguster une bière, et de «découvrir les différentes étapes de fabrication de la bière».
Le site biere-tourisme.fr propose ainsi par région, les différentes brasseries ouvertes au public, leurs coordonnées, leurs horaires d’ouverture, les animations et dégustations proposées dans le cadre de la visite. Il mentionne également les boutiques attenantes. Un système de géolocalisation permet enfin d’être conduit jusqu’aux entreprises les plus proches de son itinéraire de balade ou de son lieu de villégiature. «En 2019, rapporte Brasseurs de France, près d’un million de visiteurs ont franchi les portes d’une brasserie et ont ainsi pu se familiariser avec les techniques de fabrication de la bière, ainsi que du vocabulaire pour en parler». Et tant pis si la saison estivale est bientôt terminée... Que l’on se rassure, bon nombre de brasseries restent ouvertes, quelle que soit la période de l’année.

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