Syndicalisme
Après la mobilisation, les annonces gouvernementales seront «suivies de près»
Suivant l’appel national à mettre en pause le vaste mouvement de protestation des agriculteurs qui durait depuis plusieurs jours, les responsables de la FDSEA et JA ont remercié leurs adhérents et au-delà pour leur implication.
Suivant l’appel national à mettre en pause le vaste mouvement de protestation des agriculteurs qui durait depuis plusieurs jours, les responsables de la FDSEA et JA ont remercié leurs adhérents et au-delà pour leur implication.
Il est aux environs de 18h30 le jeudi 1er février sur le parking de l’hypermarché Leclerc à Péronne quand les agriculteurs ayant participé pour certains à plusieurs jours de mobilisation apprennent la levée des blocages des routes et la fin d’une mobilisation inédite par sa durée et son ampleur. Les annonces intervenues un peu plus tôt par le Premier ministre Gabriel Attal ? «Un bon début», assurait alors dans un mégaphone Denis Bully, le président de la FDSEA de la Somme. À ses côtés, on retrouvait Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale de la FRSEA Hauts-de-France, Françoise Crété, présidente de la Chambre d’agriculture de la Somme ou encore Benjamin Bizet, président des JA 80. «Maintenant, ce que l’on attend, c’est du concret», poursuivait M. Bully, souhaitant «des écrits.»
Des annonces «importantes»
Président du canton JA Rosières-Chaulnes, Arnaud Caron était déterminé à «obtenir des résultats» jeudi après-midi. «On est beaucoup à avoir passé plusieurs nuits sur des barrages. Si on doit revenir, ce sera plus dur. Et s’il faut aller à Bruxelles, c’est en tracteur que nous irons…» En guise de bilan, Denis Bully s’est dit «fier de ce que nous avons mené pendant dix jours. Nous avons réussi à nous faire entendre dans le calme et sans débordements, ce que tout le monde ne peut pas dire…» Après avoir salué «tous ceux qui ont quitté leurs exploitations pour manifester», mais aussi «ceux qui sont restés pour faire le travail», le président de la FDSEA 80 a appelé chacun «à se poser». Et d’enchaîner par la lecture de la (longue) liste des promesses gouvernementales. Ce que ces annonces disent, a détaillé M. Bully, «c’est que l’agriculture française doit continuer de produire et c’est pour un soulagement». Pour le responsable professionnel, pas de doute, l’orientation voulue par le gouvernement pour l’agriculture vient de changer de cap : «La politique agricole telle qu’elle était menée jusqu’à présent ne pouvait nous emmener nulle part ailleurs que dans un mur.» En ce qui concerne les prix des produits agricoles, «des annonces importantes» ont aussi été faites, avec l’engagement notamment des pouvoirs publics à mieux appliquer les lois Egalim. «Egalim renforcée sera un moyen d’améliorer notre revenu», estime Denis Bully, avant de citer les autres avancées en ce qui concerne les jachères, le GNR, les accords commerciaux internationaux, le plan Ecophyto «mis en pause», la gestion de l’eau… Autre motif de satisfaction, le sentiment qu’un certain nombre de messages soit passé comme par exemple sur «le ras-le-bol de la paperasserie» et «l’empilement des normes».
«Vous avez bien travaillé»
Pour le président de la FDSEA, le plus important semble «que l’on sorte d’une politique de décroissance». Quant au président des JA 80, il s’est quant à lui réjoui de l’allègement des mesures fiscales concernant la transmission et l’installation. Françoise Crété a, quant à elle, salué une mobilisation «digne», dont l’adhésion de la société civile est le témoin. Et d’assurer aux agriculteurs présents : «Vous avez bien travaillé».