Biodiversité
Au Paraclet, un parcours de biodiversité pour valoriser les pratiques agricoles
Implantation de haies, semis de jachères mellifères, techniques de l’agriculture de conservation des sols… Les pratiques agricoles méritent d’être connues au lycée agricole du Paraclet. Avec l’association Symbiose Somme, ils travaillent à la réalisation d’un parcours de biodiversité pour les mettre en lumière.
Implantation de haies, semis de jachères mellifères, techniques de l’agriculture de conservation des sols… Les pratiques agricoles méritent d’être connues au lycée agricole du Paraclet. Avec l’association Symbiose Somme, ils travaillent à la réalisation d’un parcours de biodiversité pour les mettre en lumière.
La communication est un remède aux clivages entre productions agricoles et préservation de l’environnement. «Lorsque Symbiose Somme nous a proposé d’installer un rucher école sur nos terres, puis un parcours de découverte de la biodiversité, nous avons donc tout à fait adhérer», confie Hugo Puech, directeur d’exploitation du lycée agricole du Paraclet, à Cottenchy.
L’association Symbiose Somme, pour des paysages de biodiversité, traduit depuis 2020 «la volonté du monde agricole de rapprocher les partenaires du monde rural pour mettre en œuvre des aménagements et des pratiques favorisant la biodiversité au sein du paysage agricole». Le parcours de biodiversité est un des outils. L’idée est celle d’un support pédagogique. «Ça consistera en des panneaux pédagogiques, qui expliqueront nos pratiques et leurs bénéfices sur la biodiversité locale. L’idée est de rendre l’information accessible à tous, au grand public comme aux étudiants et aux agriculteurs», précise Hugo Puech.
Démystifier la pulvérisation est un des défis. «Nous voulons mieux communiquer sur cette pratique mal vue du grand public.» Un panneau pourrait par exemple présenter l’outil Be Api pour «agriculture de précision intra-parcellaire». «Le logiciel permet un raisonnement de la fertilisation à la parcelle plutôt que sur l’ensemble du parcellaire», précise Hugo Puech. La topographie, le type de sol, l’historique des parcelles, les pratiques culturales et tout autre facteur pouvant être à l’origine d’hétérogénéité intra-parcellaire sont passées au crible et une stratégie de fertilisation en découle. L’objectif : amener, à terme, la parcelle à un niveau homogène de fertilité. Le but final est de maximiser le rendement et de permettre des économies d’intrants.
Le système global de l’exploitation du Paraclet est à expliquer. «Sur 110 ha, nous avons neuf cultures différentes. Le tout est mené en non labour ou en technique culturale simplifiée.» Un gros travail est par exemple mené sur les couverts d’interculture. Cette année, le négoce Groupe Carré menait des essais sur le sujet, sur quelques hectares avant plantation de pommes de terre au printemps prochain. Plusieurs mélanges étaient implantés. Amélioration de la structure du sol, vie microbienne, lutte contre l’érosion, stockage de carbone dans le sol… Les intérêts sont multiples.
Le parcours permettra aussi de mettre en avant les efforts du lycée pour préserver la biodiversité. Les haies et les jachères sont déjà présentes et doivent l’être davantage dans les mois à venir. «Nous avons notamment été retenus dans le cadre de l’appel à projet “Plantons des haies“ de la Draaf. Nous allons planter
2 km supplémentaires.» Avec Symbiose Somme, des nichoirs à oiseaux ont été installés, pour favoriser la nidification des rapaces nocturnes, précieux alliés dans la régulation des rongeurs.
Des semences prairiales locales
300 m2 de plantes messicoles locales (plantes annuelles à germination préférentiellement automnale ou hivernale, qui suivent le rythme des moissons) ont aussi été semées : nid des blés, bleuet des champs, chrysanthème des moissons, souci des champs et muflier des champs. L’idée de l’association est de développer une filière de multiplication de semences prairiales certifiées Végétal local. «Elle permettra la réhabilitation des bords de route et de champs, des abords des aménagements publics et des infrastructures linéaires (réseau routier, ferroviaire, fluvial) ainsi que la restauration des zones naturelles», explique Symbiose. L’implantation de ces espèces locales permettrait de recréer certains habitats protégés pour les auxiliaires et la petite faune locale.
L’élevage au service de l’environnement
Le lycée a aussi tout intérêt à mieux communiquer sur son élevage de bovins allaitants, avec un troupeau de soixante-dix mères nantaises et une dizaine de rouge des prés. «Elles pâturent environ 80 ha de prairies humides, dans le cadre du PMAZH (programme de maintien de l’agriculture en zones humides). Nous faisons également partie du réseau Pâtur’ajuste, pour une gestion responsable de ces prairies. Dans ces milieux fragiles, cette activité est indispensable à la préservation d’une flore et d’une faune rare.»
Le parcours devrait être ouvert au grand public au printemps 2024 et se voudra évolutif. «On pourra ajouter des panneaux en fonction des nouvelles installations ou des pratiques qui continuent d’évoluer.»