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«Big data» : une nouvelle révolution agricole en marche

Le boom des données extraites des champs et des animaux a fait naître dans les années 2000 de nouveaux acteurs dans le monde agricole.

Utilisation des drones en agriculture. Outil de diagnostic et d'observation.
Utilisation des drones en agriculture. Outil de diagnostic et d'observation.
© V. Marmuse / CAIA

Imaginez que, depuis ses bureaux californiens, Climate Corp (filiale de Monsanto) soit mieux renseigné sur les parcelles de la Beauce et les vaches du Cantal, que les agriculteurs ou leurs coopératives elles-mêmes. Imaginez que la société américaine puisse conseiller les meilleures semences, les meilleurs engrais, les meilleures rations, grâce à une multitude de données fournies par l’agriculteur lui-même, ses machines agricoles, des capteurs placés dans les champs ou sur les animaux. Imaginez qu’elle le prévienne avant tout le monde de l’émergence d’un risque de grêle ou de maladie, et qu’elle puisse lui désigner la vache ou le mètre carré de terre à traiter.
Derrière le terme obscur de «Big data» se cachent des technologies, un savoir-faire : celui développé par les entreprises du numérique comme Google pour traiter la quantité de données gigantesques qu’elles récoltent et en extraire des services simples d’utilisation.
En agriculture, ces techniques sont encore peu utilisées, car les données à collecter sont encore peu nombreuses. «Facebook génère plus de données en deux jours, que nous en un an. Avec 10 millions d’hectares, nous commençons tout juste à avoir besoin de ces technologies, explique Stéphane Marcel, PDG de Smag. Cela va mettre plus de temps ; en viticulture, il n’y a qu’un millésime par an.»
Toutefois, les données sont de plus en plus nombreuses, produites par les machines (tracteurs, moissonneuses, pulvérisateurs, machines à traire, podomètres...), les capteurs présents dans les champs (capteur de stress hydrique en viticulture) ou dans les airs (drones, images satellitaires).
Les attentes sont fortes : économies d’énergie, de traitements phytosanitaires ou d’antibiotiques, prévision des risques... Pour Hervé Pillaud, président de la Chambre d’agriculture de Vendée, les «Big data» toucheront six domaines agricoles : les assurances, le financement, la recherche et développement, les objets connectés, le conseil et l’approche du marché.


Traitement des données
Comme l’a rappelé l’audition de l’Opecst, de nombreuses initiatives ont émergé de l’autre côté de l’Atlantique dans le traitement des données agricoles, où trois opérateurs sont identifiés comme des leaders de cette activité : Climate Corp (filiale de Monsanto), Farmers Business Network et John Deere.
D’abord spécialisée dans l’assurance météorologique, la société Climate Corp s’est fortement développée depuis 2012 sur le conseil en fertilisation pour les maïsiculteurs. «Nous avons développé beaucoup de modèles pour comprendre les risques en agriculture entre 2009 et 2012. Nous avons réalisé que ces modèles et des données acquises dans les champs, notamment dans le Midwest, pouvaient nous servir à mieux gérer les exploitations», raconte Tristan d’Orgeval, directeur produits chez Climate Corp.
Dernier acteur important du «Big data agricole», le machiniste américain John Deere. La société plus que centenaire a pris de l’avance sur ses concurrents en créant, il y a deux ans, un service, appelé My John Deere, qui permet à un agriculteur de récupérer toutes les données produites par ses machines sur un site internet : cartes des rendements, des épandages de phytosanitaires, des semis... Le machiniste délivre une quantité de données impressionnante. Aux Etats-Unis, 41000 agriculteurs ont un compte My John Deere, 8000 en Europe.
«Nous avons pris de l’avance par rapport à nos concurrents, car nous avons développé notre propre système de GPS», explique Etienne Vicariot, de la division marketing chez John Deere. Cependant, John Deere n’est pas vu, et ne se voit pas, comme un véritable acteur du «Big data», car il n’exploite pas ces données. «Pour l’instant nous ne savons pas quoi en faire. Notre métier, ce n’est pas l’analyse de données, mais la construction de machines», rappelle Etienne Vicariot.
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