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Ces mouches qui aiment trop les haricots

Semis tardifs et attaques de mouches des semis contrarient, cette année, la production de haricots verts en agriculture bio destinés à l’industrie, même si, globalement, la campagne devrait être favorable dans la région. 

Attaques de mouches de semis et conditions météo rendent incertaine la récolte 2021 de haricots verts.
Attaques de mouches de semis et conditions météo rendent incertaine la récolte 2021 de haricots verts.
© Vincent Fermon

Avec un rendement de 12,7 tonnes par hectare l’an dernier, Guillaume Lavaquerie estime avoir réalisé une récolte de haricots verts «plutôt correcte, avec des parcelles qui sont restées propres». Qu’en sera-t-il cette année ? «On verra bien», expliquait l’agriculteur de Beaumont-Hamel qui accueillait la semaine dernière une visite de producteurs et de techniciens pour une visite d’une parcelle conduite en agriculture bio. D’ici quelques jours, ses haricots seront arrachés pour prendre la direction d’une usine Bonduelle. Installé sur 165 hectares, Guillaume Lavaquerie a débuté la conversion d’une partie de sa SAU en bio en 2017. «J’ai commencé doucement avec la carotte (2019), puis les pommes de terre et les haricots (2020). Cette année (2021), je fais toujours des pommes de terre, des carottes, des haricots et bio et je me suis lancé dans l’épeautre, les lentilles, le triticale…», détaille-t-il. Dans sa parcelle de haricots, experts et agriculteurs s’imprègnent de l’itinéraire technique qu’il a suivi et prennent des notes, car l’un des buts de la journée est aussi de générer des références dans le cadre d’un appel à projet pour le développement des productions légumières pour l’industrie en agriculture bio dans le cadre du Plan bio régional, comme de susciter des vocations. 

Désherbage mécanique et manuel

Contrairement à l’an dernier, Guillaume Lavaquerie a semé «tardivement», autrement dit entre le 12 et 13 juillet au lieu du 25 juin (2020) en raison des conditions climatiques. Et c’est aujourd’hui ce qui l’inquiète : «La productivité semble au rendez-vous, mais je me demande si je ne vais pas perdre du rendement compte tenu de la date de récolte qui est imposée et les semis tardifs.» La succession d’épisodes orageux et pluvieux au début de l’été l’ont contraint à plusieurs passages de houe et de herse pour casser la croûte de battance qui s’est forcée après le semis. Une fois ces interventions réalisées, un passage à la bineuse a suffi pour le désherbage. Enfin, début septembre, l’agriculteur est intervenu pour désherber manuellement, «et enlever ce qui dépassait», rapporte M. Lavaquerie. 36h ont été nécessaires pour une parcelle de 5 ha. «Heureusement, la parcelle n’était pas très sale…», confie-t-il. 

Un écartement de 45 cm

Lors de l’étape du semis, un écartement de 45 cm reste un bon «compromis». «On recouvre à peine les rangs, mais c’est bien, parce qu’en dessous de 45, c’est compliqué», explique Laurent Nivet. «On peut réduire à 35 cm, mais il faut avoir un outil de binage adapté. À 15 cm, comme certains producteurs ont pu le tester, on favorise les maladies foliaires.» Côté ravageurs, si Guillaume Lavaquerie constate «quelques» trous dans le feuillage, «cela est dû à des vols de mouches», explique M. Nivet. Mais la situation n’a rien d’alarmant : «On peut dire que le pire a été évité. Dans d’autres bassins de production, les dégâts sont plus importants.» 

Pour l’ingénieur régional d’Unilet, «un sol fraîchement travaillé attire la mouche». Dans l’idéal, il recommande de travailler le sol «bien en amont du semis» ou viser des dates de semis tardives. Autre élément à prendre en compte : la présence à proximité de parcelles de maïs que la mouche semble apprécier. «Nous ne sommes sûrs de rien, prévient néanmoins Laurent Nivet. La mouche du semis est encore mal connue. On a beaucoup de mal à savoir d’où elle vient et comment elle se balade…» Le meilleur moyen de lutte contre la mouche reste donc… l’évitement. D’ordinaire, si les dates de semis des haricots bios sont décalées par rapport aux semis de haricots conventionnels pour éviter les attaques de mouches, «cette année, la pression a été importante», assure l’ingénieur régional d’Unilet. Quant aux produits de biocontrôle, «ils ne sont pas, pour le moment, totalement efficaces…» 

 

Toujours plus de surfaces d’oléoprotéagineux en bio

Profitant de leur participation au salon Tech&Bio 2021 à Bourg-Lès-Valence du 21 au 23 septembre, Terres Inovia et Terres Univia ont présenté les derniers chiffres des surfaces d’oléoprotéagineux en France et ils sont en… croissance : + 35,5 % de surfaces bio et en conversion entre 2019 et 2020, soit près de 50 000 ha, constatent l’interprofession et l’Institut technique des huiles et protéines végétales. Et de rappeler leur engagement à «accompagner la filière dans ses évolutions». Un exemple ? Le programme Cap Protéines, piloté par Terres Inovia et Idele et mis en place en concertation avec le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation dans le cadre du plan France relance pour le développement de solutions techniques destinées à accompagner les cultures d’oléoprotéagineux bio. Têtes de rotation ou cultures de diversification, les oléagineux et protéagineux sont des cultures à forte valeur ajoutée. Entre 2015 et 2020, les surfaces de cultures d’oléagineux certifiées bio et en conversion ont ainsi presque triplé, les surfaces de protéagineux bio ont doublé, et les surfaces de légumineuses bio ont été multipliées par 4, selon les chiffres de l’Agence bio de 2020. 
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