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Contribuer à l’Atlas des mammifères en Hauts-de-France

Chevreuils, lapins, souris, mulots, campagnols, musaraignes, rats, fouines, lérots, ragondins, chauves-souris... les mammifères
sauvages vivent tout autour de nous, parfois même dans nos bâtiments et habitations.

Nous les résumons souvent à une quinzaine de noms communs, qui cachent en réalité plus de soixante-dix espèces présentes chez nous ! Souvent très discrets, ils sont peu étudiés et, par conséquent, mal connus. Pour pallier cela, une enquête régionale est en cours.

 

Qu’est-ce que l’atlas des mammifères des Hauts-de-France ?

Trois associations, Picardie Nature, la Coordination mammalogique du Nord de la France (CMNF) et le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais (GON) se sont engagées depuis plusieurs années dans la réalisation d’un Atlas des mammifères des Hauts-de-France.

Dans ce cadre, ces associations naturalistes organisent des inventaires complémentaires sur leur territoire respectif, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, afin d’améliorer la connaissance des divers groupes de mammifères. Ce travail aboutira à la réalisation d’un ouvrage dédié aux mammifères de notre région, le premier réalisé à l’échelle des Hauts-de-France. Il présentera la répartition géographique de toutes les espèces de mammifères terrestres et marins présentes sur le territoire et proposera une monographie pour chacune d’entre elles. Sa parution est envisagée pour la fin de l’année 2024.

 

Quelles espèces souvent présentes dans les corps de ferme peuvent être valorisées dans le cadre de l’atlas des mammifères ?

Les mammifères non volants

De nombreux petits mammifères peuvent fréquenter les bâtiments : mulots, campagnols, musaraignes, rats, lérots, fouines... Ces animaux aux mœurs nocturnes sont souvent difficiles à observer. Cependant, il n’est pas rare de repérer leur présence grâce aux indices laissés : les déjections (crottes de fouines dans les greniers, crottes de rats surmulot...), les restes de repas (restes de coquilles d’œufs consommés par la fouine...), la présence de nids (Lérot dans des anfractuosités de murs ou dans la laine de verre...), etc. Ces indices sont souvent spécifiques et permettent de déterminer quelles espèces sont présentes dans un bâtiment. Il arrive aussi régulièrement de retrouver des individus morts (capturés par des chats, pris dans des pièges...). Toutes ces situations sont autant de possibilités d’améliorer les connaissances sur la répartition de ces espèces.

 

Les chouettes

La Chouette effraie est un rapace nocturne qui se nourrit d’une grande diversité de micro-mammifères. À raison de quatre à cinq proies capturées par jour (dont les campagnols peuvent représenter 50 à 80 % en France), un adulte consomme annuellement entre 1 500 et 2 000 petits mammifères, ce qui en fait une espèce auxiliaire particulièrement intéressante pour l’agriculture.

Cette chouette blanche s’installe souvent dans les grands combles pour élever ses petits. C’est dans ces espaces que l’on retrouve souvent des pelotes de réjection. Ces «boulettes» sont des amas de poils et d’ossements de petits mammifères non digérés et régurgités par la chouette. Elles peuvent être récoltées pour analyser les restes osseux des micromammifères et ainsi déterminer les espèces présentes sur le territoire de chasse de la chouette.

Cette méthode permet de récolter de nombreuses données de petits mammifères sans avoir à passer par de la capture d’individus.

 

Les chauves-souris

L’ensemble des espèces de chauves-souris d’Europe sont exclusivement insectivores et consomment une importante diversité d’insectes et d’araignées. Elles peuvent manger environ 3 000 insectes par nuit, soit l’équivalent d’1 kg par saison dont certains ravageurs des cultures, comme la pyrale du maïs, le carpocapse, la processionnaire du pin...

Elles jouent donc un rôle important dans le fonctionnement des écosystèmes et sont un important vecteur de lutte biologique.

- En hiver, dans les caves :

Les chauves-souris vont choisir des sites souterrains où la température ambiante peut atteindre une dizaine de degrés.

Elles peuvent ainsi hiberner à l’abri des températures trop froides. Les caves vont permettre à des individus de passer l’hiver souvent cachés discrètement dans des interstices. Mais attention, les chauves-souris sont extrêmement fragiles lors de cette période. Le moindre réveil inhabituel en hibernation risque de limiter leur survie hivernale. il est donc préférable de limiter au maximum le dérangement des individus à cette période.

- Une cave favorable aura un accès vers l’extérieur : soupirail non obturé, porte avec interstice, fenêtre ouverte... sans qu’elle ne soit pour autant soumise à trop de courants d’air afin de garder une température ambiante favorable. Les caves maçonnées sont par ailleurs souvent favorables aux chauves-souris car elles peuvent se glisser dans un interstice entre
deux briques ou deux pierres.

- À la belle saison, derrière les volets, dans les combles et greniers, dans les toitures :

À cette période, les femelles se regroupent en maternité dans des gîtes souvent chauds favorables à l’élevage de leurs jeunes (1 jeune par femelle) notamment dans les combles et greniers de grands bâtiments.

Certaines espèces peuvent également s’installer sous les toitures ou derrière les volets. Les mâles peuvent occasionnellement être observés isolés des groupes de femelles dans le bâti. Les chauves-souris sont discrètes et peuvent passer inaperçues dans les bâtiments.

Des traces peuvent néanmoins trahir leur présence comme une accumulation de déjections (guano) sur le plancher du grenier (comparables à des petits grains de riz noirs).

 

Où en est l’état des connaissances ?

Une plateforme en ligne présente la synthèse de l’état des connaissances actuelles sur l’ensemble des Hauts-de-France. Vous pouvez ainsi consulter la liste des espèces de mammifères déjà inventoriées près de chez vous et sur toute la région :
https://atlasmamm.clicnat.fr/

 

Comment contribuer à faire remonter la présence de la faune de votre bâti ?

- Accueillez les bénévoles qui vont relever les indices de présence de mammifères.
Dans toute la région, des bénévoles spécialistes des mammifères peuvent venir prospecter vos bâtiments pour y rechercher des indices de présence de mammifères. Si vous avez des questions sur la présence de cette faune dans vos bâtiments, ils pourront ainsi vous informer et vous conseiller sur des problématiques de cohabitation avec la faune le cas échéant.
Vous pouvez ainsi contacter Picardie Nature : pour les petits mammifères : thomas.hermant@picardie-nature.org pour les chauves-souris : lucie.dutour@picardie-nature.org

Contribuez à l’amélioration des connaissances en saisissant vos observations dans les outils de saisie participatifs.
Si le sujet vous intéresse et que vous êtes déjà aguerri à la détermination des espèces, n’hésitez pas à saisir vos observations dans les outils de saisie en ligne :
- Pour les plus aguerris : http://clicnat.fr
- Pour le grand public : https://enquetes.clicnat.fr/ rubrique «Mammifères»
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