Bien-être animal
Des alternatives à la paille pour la litière des vaches laitières
Des alternatives existent pour réduire ou remplacer la consommation de paille et améliorer l’autonomie des élevages. Bio en Hauts-de-France présentait les copeaux
de bois, les menues pailles et le miscanthus lors d’un webinaire ce 14 mars.
Des alternatives existent pour réduire ou remplacer la consommation de paille et améliorer l’autonomie des élevages. Bio en Hauts-de-France présentait les copeaux
de bois, les menues pailles et le miscanthus lors d’un webinaire ce 14 mars.
La paille est une litière qui a fait ses preuves en termes de qualité. En moyenne, les besoins sont de 7 kg par vache et par jour en stabulation libre à 0, 4 kg en logettes ou matelas. Mais tous les éleveurs ne sont pas autonomes en paille. «Celle-ci est chère lorsqu’il faut l’acheter, et les fermes bio sont dépendantes du conventionnel pour cela. On étudie donc les alternatives», présente Élodie Joubrel, animatrice chez AgroBio 35, lors d’un webinaire qu’organisait Bio en Hauts-de-France ce 14 mars.
D’autres litières font partie de ces alternatives. Le Gaec du Landier, à Maxent (35), a opté pour la farine de paille pour ses 80 VL (vaches laitières) installées sur logettes. Le choix s’est fait avec une volonté de passer en système lisier. 55 000 € ont été investis au total pour, entre autres, l’installation d’un tuyau annelé de 27 m et d’une fosse de 1 000 m3. La paille est une ressource de l’exploitation. «L’agriculteur cultive 31,5 ha de céréales, soit 110 t de paille par an. Depuis qu’il transforme cette paille en farine, il en utilise moins (4,6 t pour les VL et 36 t pour les génisses), et dispose de 44 t qu’il peut vendre.» Cette farine est transformée à la ferme grâce à la broyeuse d’une entreprise, pour un coût de prestation de 80 €/t. Comptez 190 à 260 €/t en cas d’achat extérieur. Deux bacs de 7 kg chacun sont distribués à la main, entre zéro et deux fois par jour. «Cela représente 62 kg par VL et par an. Il économise environ 20 t de paille.» L’éleveur est satisfait : la farine de paille colle peu aux trayons, absorbe mieux que la paille, et les déjections sont mieux valorisées qu’en fumier (raclage manuel quotidien). Cette litière ne correspond cependant pas à une aire paillée.
Une haie valorisée
À Mellé (35), le Gaec des Quatre chemins a choisi les copeaux et fines de bois pour ses 100 VL elles aussi en logettes. Il faut dire que l’exploitation compte 15 km de haies à valoriser. «Les branches de moins de 7 cm de diamètre sont déchiquetées à la ferme pour un coût de 13,90 €/t.» C’est ensuite stocké en tas dans un hangar aéré, et utilisé à moins de 30 % d’humidité. Deux bacs de 10 kg sont vidés une à deux fois par jour, soit 6,5 t par an. À cela s’ajoute 204 g de paille par logette. Les fines de bois sont aussi utilisées pour les génisses en couche de 20 cm, sous la paille. Cette sous-couche est renouvelée deux fois par an. L’agriculteur pointe cependant l’inconvénient principal : «Ce n’est pas sans impact sur le sol, car ce fumier est très riche en carbone stable.»
Le miscanthus en aire libre
En aire libre cette fois, Benoît s’est tourné vers le miscanthus pour ses 75 VL, logées dans une aire de 500 m2, à Val-Couesnon (35). Il a fait le choix d’une auto-production, en implantant 7 ha de cette plante pérenne, et fait ainsi une économie de 100 t de paille achetée auparavant. «Comptez environ 3 000 €/ha pour l’implantation, achat des rhizomes compris. C’est un investissement à long terme», présente Élodie Joubrel. Cela équivaut à 75 à 100 €/t en autoconsommation. 13 t par an sont répartis dans l’année, à l’aide d’un godet et par couche de 20 cm. Pour l’entretien quotidien, l’éleveur utilise une méthode de brassage au tiller à dent, dix minutes par jour. Le tout est renouvelé tous les trois à six mois. Si le miscanthus est un peu moins absorbant que la paille, le fumier, lui, équivaut à un fumier de paille.