Agriculture de précision
Drone : de nouvelles applications planent sur les fermes
Avec leurs capteurs embarqués, les drones surveillent la biomasse de la parcelle, le stress hydrique de la plante ou encore, cartographient ses besoins nutritifs. La Chambre d’agriculture fait le point sur toutes les pistes d’utilisation du drone.
Avec leurs capteurs embarqués, les drones surveillent la biomasse de la parcelle, le stress hydrique de la plante ou encore, cartographient ses besoins nutritifs. La Chambre d’agriculture fait le point sur toutes les pistes d’utilisation du drone.
Si l’utilisation des drones en agriculture n’est pas nouvelle, elle a considérablement évolué. La Chambre d’agriculture de la Somme proposait dès 2015, un service de pilotage de la fertilisation azotée en blé et colza à l’aide de l’exploitation d’images issues de drone. Avec l’arrivée des images satellite gratuites Sentinel 2, couvrant de larges zones avec une résolution de 10 m suffisante pour les épandeurs, cet usage a quasiment disparu. Mais l’évolution technologique des drones a ouvert de nouvelles applications pour les exploitations agricoles.
Le drone, un assistant pour l’agriculteur
Le drone peut en effet s’avérer être un outil d’assistance utile lorsque les parcelles que l’on souhaite observer sont difficiles d’accès (chemin non praticable, humidité, pente…). La vue aérienne offre un angle de vue différent et plus large que l’observation au sol, permettant de visualiser rapidement et facilement des problèmes dans la parcelle : foyers de maladie, foyers d’adventices, accidents de culture, dégâts de gibier… En élevage, le drone peut également avoir un intérêt pour surveiller les troupeaux en facilitant l’identification d’une bête isolée ou malade, la vérification des points d’eau ou encore le repérage d’animaux échappés.
Multi-détections à la parcelle
Au-delà de la simple surveillance, l’exploitation des images aériennes permet d’aller plus loin dans la gestion des cultures. L’utilisation de capteurs plus sophistiqués, comme les capteurs multispectraux, permet de capturer des informations supplémentaires sur les plantes, invisibles à l’œil nu. Les images peuvent être traitées à l’aide d’algorithme issu de l’intelligence artificielle pour détecter des problèmes de façon plus précise et géolocalisés dans l’espace. Ainsi, cela a permis la création de nouveaux services comme l’estimation de surface de dégât de gibier, la détection et la localisation de foyer de maladie ou encore la détection et la localisation d’adventices.
Ce dernier est proposé par la Chambre d’agriculture de la Somme depuis 2022 sur chardons en betteraves sucrières. Le vol de drone permet de construire des cartes de désherbage ciblé adaptées au pulvérisateur de l’exploitation et s'est révélé efficace à la fois sur la fiabilité de détection des chardons mais aussi pour réduire l’utilisation des herbicides.
Le drone comme outil d’épandage
L’utilisation des drones pour l’épandage reste encore limitée en France principalement en raison d’un cadre législatif strict, qui n’autorise cette pratique qu’à titre expérimental. Cependant, ce mode d’épandage présente un intérêt pour les parcelles difficilement accessibles ou présentant des contraintes (présence d’obstacle obligeant le repli de la rampe, pente excessive, faible portance du sol…). Le drone embarque de petites quantités et permet de cibler des zones précises de la parcelle. Toutefois, l’investissement dans ces drones imposants est coûteux, leur utilisation est donc souvent envisagée sous forme de prestations de services. On retrouve notamment des applications spécifiques comme le largage d’auxiliaires ou encore le semis de couvert dans les cultures en place pour éviter leur endommagement.
Que ce soit pour surveiller ses cultures, optimiser l’utilisation des intrants ou même envisager des solutions d’épandage, le drone ouvre des perspectives intéressantes pour les agriculteurs souhaitant innover dans leurs pratiques.
La nouvelle génération
Ces dix dernières années, les drones ont gagné en performance et sont devenus plus abordables. Cela en fait un nouvel outil utilisable dans les exploitations agricoles.
Le drone DJI Mavic quadricoptère : plus petit et beaucoup plus maniable avec une caméra à résolution correcte (20 mégapixels en RGB), fonctionnalités plus avancées. Prix de 2 000 € à 4 500 € (multispectral) en 2024, plusieurs dizaines de marques de drones disponibles.
Tout savoir sur le drone le mardi 19 novembre
de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h à la Ferme 3.0 à Aizecourt-le-Haut.
Face à la diversité des applications possibles, il peut être difficile de s’y retrouver et de choisir le drone le plus adapté à ses besoins. Quels sont les modèles disponibles et de quelles caractéristiques a-t-on besoin selon les applications envisagées ?
Pour répondre à ces questions, la Chambre d’agriculture de la Somme propose une formation le 19 novembre 2024 dont voici le programme :
• Une présentation de différents modèles de drones dédiés à l'agriculture, en collaboration avec l’entreprise Artech’Drone, allant de la simple surveillance des cultures à des applications plus avancées comme l'épandage aérien.
• Un point réglementaire sur l'utilisation des drones de loisirs et professionnels
• Une introduction aux logiciels de traitement d'images pour diverses applications : calcul de surfaces, détection des zones de présence d’adventices…
Renseignements et inscriptions au 06 20 03 76 62 ou à b.canaple@somme.chambagri.fr