Eleveurs en difficulté : contactez la cellule de crise !
Les éleveurs qui ont des difficultés de trésorerie doivent se manifester auprès de la Ddtm avant la fin du mois.
«Nous avons bien entamé la phase d’identification des agriculteurs en difficulté, mais nous souhaitons éviter que certains éleveurs manquent le coche. C’est pourquoi nous les appelons à se manifester rapidement auprès de la cellule de crise.» C’est ce qu’a conclu Françoise Crété, présidente de la Fdsea, suite à la réunion de la cellule d’urgence, le 1er septembre dernier. Cette rencontre entre administration et OPA a permis de faire un premier point quant aux éleveurs identifiés sur le terrain.
En juillet dernier, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 50 millions d’euros dans le cadre du Fonds d’allègement des charges (FAC), soit 700 000 euros destinés à la Picardie et s’ajoutant aux 38 000 euros des deux FAC entamés cette année. Cette enveloppe, qui s’adresse aux éleveurs laitiers, allaitants et porcins, devrait permettre de couvrir certains frais financiers des agriculteurs, notamment une partie des intérêts des emprunts en cours ou encore du coût de la restructuration d’encours existants.
Pour permettre à un maximum d’éleveurs en difficulté d’en bénéficier, le critère du taux de spécialisation a été abaissé de 75 % du chiffre d’affaires en élevage à 50 %. De plus, la mesure devrait être généralisée à tous les types d’élevage (avicoles, ovins..). Les deux autres critères à remplir pour en bénéficier sont un taux d’endettement supérieur à 35 % et une perte d’EBE d’au moins 12 % sur le dernier exercice par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les demandes doivent impérativement être adressées à la cellule d’urgence de la Ddtm, au plus tard le 30 septembre prochain, d’autant que le Premier ministre vient d’annoncer une augmentation du budget alloué au FAC dans les prochains jours…
Exonération de Tfnb
Pour alléger la trésorerie des éleveurs en difficulté, des exonérations de taxes sur le foncier non bâti seront mises en place d’ici la fin de l’année. Jusqu’à récemment, seuls les propriétaires étaient en mesure d’en faire la demande. La profession avait donc alerté les pouvoirs publics de la difficulté de voir cette baisse bénéficier aux fermiers. Suite à la mobilisation du 3 septembre dernier, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une alternative.
Sur avis de la cellule d’urgence, les éleveurs pourront demander à leur centre des impôts de déduire cette taxe directement de leur impôt privé (taxe d’habitation ou impôt sur le revenu 2015). Attention, les exploitants qui souhaitent bénéficier de cette mesure ou d’une quelconque autre du Plan d’élevage doivent contacter la Ddtm avant le 30 septembre ! Les autres mesures du Plan d’élevage, ainsi que les coordonnées de la cellules d’urgence vous sont communiquées.
Qui contacter à la Ddtm:
- Amélie Soutan : 03 60 03 45 88
- Catherine Bollotte : 03 22 97 23 05
- ddtm-plan-de-soutien elevage@somme.gouv.fr
REACTION
Olivier Thibaut,président de l’Uplp
«J’appelle tous les éleveurs à s’inscrire au plan de soutien»
«Nous avons mené des actions syndicales durant tout l’été pour dénoncer le trop plein de normes et demander des prix viables pour nos exploitations.
Nous nous sommes rendus en masse à Paris, en tracteurs et en bus, pour exprimer notre détresse et notre colère. Nous avons même été jusqu’à manifester à Bruxelles. Tout ça pourquoi ? Des résultats qui ne sont finalement pas à la hauteur de nos attentes. Les mesures annoncées par notre gouvernement ne sont que des solutions sur le court terme et ne permettront pas de relancer nos filières.
Quant aux enveloppes prévues, elles nous paraissent ridicules, tout comme les sommes promises par l’Europe à Bruxelles. Cependant, ce plan de soutien a au moins le mérite d’exister. Aujourd’hui, nous devons tous en profiter.
Nous sommes tous en difficulté même si les degrés sont différents. Et même si nous n’obtenons que quelques centaines d’euros, ça nous permettra au moins de payer une petite facture.
J’appelle donc tous les éleveurs à se faire connaître auprès de l’administration dès aujourd’hui. Chacun doit pouvoir bénéficier d’au moins une des mesures du plan de soutien pour l’élevage et nos politiques prendront peut-être enfin conscience de l’ampleur de la crise de nos filières animales !
Nous avons jusqu’à la fin du mois pour nous faire connaître, soit jusqu’au 30 septembre, prenons ce qu’on peut et surtout évitons de rater le coche !»