Enseignement agricole : favoriser l’apprentissage de la citoyenneté
Des mesures à la rentrée 2015 pour développer les échanges entre établissements.
A la suite des attentats de janvier, l’enseignement agricole s’est mobilisé à travers une série de débats mettant en question la citoyenneté. Les échanges ont débouché sur l’élaboration d’un Plan d’action national de l’enseignement agricole «100 % citoyen», présenté par Stéphane Le Foll le 7 avril.
Ces temps de dialogue avec les enseignants et les élèves ont mis en avant des spécificités de l’enseignement agricole pouvant favoriser l’apprentissage de la citoyenneté (internat, contact rapproché avec la nature, effectifs plus réduits…) mais aussi des limites à dépasser pour renforcer l’apprentissage des valeurs républicaines.
Pour beaucoup, l’enseignement agricole reste ainsi un microcosme qui a du mal à intéresser des jeunes d’origine sociale différente et qui, souvent éloigné des métropoles, a parfois l’impression d’être coupé du reste du monde et victime de clichés. Cet éloignement, réel il y a cinquante ans, avait donné lieu à la mise en place de l’enseignement socioculturel, initialement pour «faire entrer les paysans de l’époque dans la modernité», a rappelé Stéphane Le Foll.
Aujourd’hui, cet enseignement socioculturel constitue une véritable force. Et il est donc l’un des éléments clés du plan d’action national de l’enseignement agricole, présenté par le ministre en réponse à trois objectifs : défense de la laïcité et lutte contre les discriminations, développement de la citoyenneté et de l’engagement personnel, lutte contre les inégalités et promotion de la mixité sociale.
Des mesures pour la rentrée 2015
Des mesures peuvent d’ores et déjà être mises en place. L’éducation civique va servir à favoriser les échanges : partir de l’actualité, s’en emparer pour «éveiller l’esprit» plutôt que d’imposer des connaissances, a affirmé Stéphane Le Foll qui souhaite que la dynamique de débats se poursuive et fasse faire vivre les valeurs républicaines.
Des liens doivent également être tissés et entretenus entre lycées agricoles et lycées urbains, pour faire connaître les réalités de l’enseignement agricole et mettre en avant ce qui, derrière les clichés, intéresse les jeunes aujourd’hui, comme l’aspect scientifique, la biodiversité ou encore l’environnement.
La formation des enseignants est également incontournable, en particulier en ce qui concerne les nouvelles technologies des médias et de l’information. D'autres mesures restent à finaliser par le ministère avant fin mai. Le plan d’action sera débattu au conseil national de l’enseignement agricole, avec l’objectif d’une mise en œuvre dès la rentrée de septembre.