Etat des lieux et perspectives sanitaires en élevage
Le GDS fait le point sur l’actualité sanitaire et les nouveautés.
Le Groupement de Défense Sanitaire de la Somme a organisé pour ses adhérents deux réunions d’information les 4 et 7 février, à Grand Laviers et Beauquesne. A l’ordre du jour, un focus sur les maladies de la reproduction, le tour de l’actualité et la présentation d’une nouvelle technique de dépistage du BVD par prélèvement de cartilage auriculaire, présentés par le directeur, Jean-Michel Bonczak.
Situation sanitaire globalement stable
Première maladie traitée, l’IBR : il y a peu de nouvelles infections, ce qui est satisfaisant, mais un taux d’élevages qualifiés qui peine encore à atteindre les 70 %. Pourtant, le département a «de la réserve sous le pied» puisque 90 % des élevages présentent des résultats régulièrement négatifs et pourraient par conséquent bénéficier de l’appellation «indemne d’IBR». Le processus devrait s’accélérer car il est parfois question au niveau national de rendre l’appellation obligatoire et, dans le même temps, de durcir les règles applicables aux élevages infectés : dépistage étendu aux jeunes bovins, vaccination plus large ou même restriction de circulation pour les bovins positifs.
Concernant la maladie de Schmallenberg, le virus a continué sa progression vers le sud où les éleveurs ont essuyé de plein fouet les effets sur la reproduction (mortalités embryonnaires, avortements), en sus des nouveaux nés malformés. Dans nos régions, les cas se sont raréfiés, témoignant d’une certaine immunité. La surveillance est toujours active et le GDS incite les éleveurs concernés à déclarer leur(s) cas au vétérinaire dans le cadre de la visite d’avortement, au moins pour en suivre l’évolution ; l’analyse n’est pas obligatoire mais reste conseillée en cas de pertes importantes (demande d’aides). Le GDS recommande enfin la vaccination des ovins : l’immunité semble moins développée et les experts estiment que la maladie va s’installer durablement.
La paratuberculose suscite toujours des questions. Le rendu quantitatif des sérologies permet de réformer prioritairement les «super-excrétrices» mais elles représentent une bonne moitié des cas. Ayant observé des lignées de femelles infectées, certains s’interrogent sur le risque de garder la descendance : ce risque est avéré, mais ne doit pas occulter le risque fécal (des adultes vers les veaux) qui reste prépondérant. Question d’un vétérinaire à propos d’un vaccin importable d’Espagne : cela est en effet possible, au cas par cas, sur autorisation de l’Agence du médicament (réservé aux cas graves, quelques éleveurs en France l’ont obtenu) mais attention, a prévenu le directeur, le vaccin est une «béquille» mais ne fait pas tout.
Vers un nouveau dépistage de la BVD ?
Le dépistage des veaux IPI (BVD) par boucle auriculaire a retenu toute l’attention des participants. Lancée en Suisse où elle aurait conduit à l’éradication du virus, la méthode a fait des émules en Allemagne, Belgique et en France dans une trentaine de départements (démarrage dans l’Aisne fin 2013). Plusieurs éleveurs se sont montrés intéressés (voire pressés) de s’engager dans la démarche. Le surcoût de la boucle se situe autour de 2,50 € tandis que l’analyse revient à un peu moins de 5 € par veau. Beaucoup de questions dans la salle et déjà un échange «contradictoire» sur l’intérêt (l’obligation ?) de contrôler les veaux mâles laitiers…