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HVE : trois lettres pour différencier ses produits

La certification Haute valeur environnementale est aujourd’hui une des voies choisies par de plus en plus d’agriculteurs pour obtenir une reconnaissance de leurs efforts en matière de respect de l’environnement.

Encore peu connue des consommateurs, cette certification est désormais recherchée par les acheteurs et sera bientôt le passeport nécessaire pour le marché de la restauration collective. 

Réactivée en 2018 par la loi Egalim, la certification HVE s’adressait jusqu’alors principalement aux exploitations désireuses de maintenir leur marché avec la restauration collective dans le cadre de leur obligation de s’approvisionner à 50 % auprès d’exploitations certifiées.

Au-delà de la restauration collective, aujourd’hui, de nombreux acheteurs de céréales, de pommes de terre ou de légumes industriels et, également, certaines coopératives se tournent vers cette certification qui permet d’entrer dans une démarche environnementale dynamique basée sur trois niveaux. 

 

Une démarche de certification progressive

Accessible à toutes les exploitations, le premier palier de la certification HVE vérifie que l’exploitation respecte les exigences environnementales de la conditionnalité des aides Pac, à savoir, les exigences relatives aux domaines de l’environnement, de santé des végétaux et des conditions agricoles et environnementales (BCAE).

Le niveau 2 est, quant à lui, une obligation de moyens. En effet, il s’agit de mettre en œuvre et d’enregistrer ses pratiques concernant différentes exigences réparties en quatre item : la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et la gestion de la ressource en eau. On peut citer, par exemple, la nécessité de raisonner l’irrigation des cultures en prenant en compte leurs besoins et les apports de la réserve en eau ou encore l’enregistrement des pratiques de fertilisation par îlot concernant les apports d’azote et d’acide phosphorique.

Aucune difficulté technique n’est réellement engendrée par ce niveau, la réussite étant plutôt liée au raisonnement et à l’enregistrement de ses pratiques. Des outils simples comme mesp@rcelles et les conseils avisés de votre conseiller de la chambre vous permettront d’atteindre ce niveau sans grandes difficultés.

 

Un troisième niveau reconnu par un logo sur les produits

Pour le troisième niveau, la difficulté est toute autre, mais il est le seul à permettre d’apposer le logo HVE sur ses produits. 

Pour atteindre ce niveau, deux voies sont possibles. La première, via une approche thématique, requiert de respecter un certain nombre d’indicateurs de résultats. Il s’agit, par exemple, sur le volet de la protection phytosanitaire, d’obtenir une note supérieure ou égale à dix en jouant sur les indicateurs suivants : l’IFT moyen, la part de la SAU non traitée ou couverte par des méthodes de luttes alternatives ou, enfin, la part de la SAU engagée dans une MAE phyto et la présence d’équipement de lutte contre la pollution diffuse.

La seconde, via une approche globale, se base sur deux critères, la biodiversité et un poids des intrants inférieur à 30 % du chiffre d’affaires. Cette voie, plutôt pensée pour des systèmes de productions à haute valeur ajoutée est surtout utilisée dans les exploitations viticoles, mais doit également être étudiée en maraîchage et en système spécialisé en pommes de terre.

Les niveaux 2 et 3 sont certifiés pour une durée de trois ans par un organisme agréé. Pour faciliter l’entrée dans la démarche, la Chambre d’agriculture la Somme a mis en place un accompagnement individuel ou collectif au travers de formations, de pré-audits et de phases d’élaboration de solutions techniques afin d’accompagner un maximum d’exploitations dans cette voie.

La loi Egalim, l’intérêt croissant des acheteurs pour cette démarche, le crédit d’impôt de 2 500 € proposé par l’État dans le plan de relance, l’exemption du conseil stratégique phytosanitaire et la possible reconnaissance de la démarche dans la prochaine Pac, font que la certification Haute valeur ajoutée est désormais bien partie pour se développer, surtout si elle permet une réelle valorisation des produits.

 

Pour Mathilde Degrendel, maraîchère à Cappy, «Je n’ai aucune certification sur mon exploitation et certifier son exploitation HVE 3 permet de prouver aux consommateurs que nous produisons de manière à respecter l’environnement. De plus, si je veux pérenniser mon débouché commercial de la restauration collective, il faut se lancer dans cette démarche. C’est aussi une manière d’expliquer que nous respectons l’environnement sans être en agriculture biologique. Il faut faire de cette obligation un atout. Dès lors où notre exploitation est certifiée HVE 3, nous pouvons utiliser le logo qui nous permet de nous démarquer des autres produits».
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