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Implanter tôt la luzerne pour maximiser sa production

Une implantation précoce durant l’été, sous réserve de conditions hydriques favorables à une levée rapide et homogène, permet à la luzerne de s’enraciner profondément et de constituer des réserves glucidiques dans son pivot.

Il est recommandé d’implanter la luzerne en été le plus tôt possible si les conditions climatiques le permettent, ce devrait être le cas cette année.
Il est recommandé d’implanter la luzerne en été le plus tôt possible si les conditions climatiques le permettent, ce devrait être le cas cette année.
© Arvalis-Institut du végétal

La luzerne (Medicago sativa) est une légumineuse fourragère pérenne adaptée à la constitution de stocks fourragers riches en protéines. Sa bonne tolérance au stress hydrique repose avant tout sur son enracinement profond. Pour garantir sa productivité, l’implantation est une étape cruciale. Se tenir prêt à semer juste après la moisson, ou recourir à l’irrigation pour sécuriser la levée, permettra de maximiser les chances de réussite et la productivité de la luzernière.

Cette plante est relativement exigeante en températures. On considère que son zéro de végétation, température à partir de laquelle elle croît, est de 5°C. Elle a, par ailleurs, des besoins élevés en rayonnement et se développera donc d’autant plus vite en période de jours longs. 

Pour éviter tout risque de destruction par le gel hivernal, la date de semis doit permettre d’atteindre le stade 3 feuilles vraies (trifoliées) avant les premières gelées. De façon générale, plus les plantes seront développées avant l’hiver, plus la production en première année sera importante.

Dans les zones continentales et septentrionales, le semis devra s’effectuer au plus tard le 30  août en conditions favorables et jusqu’au 15 septembre dans les zones plus océaniques. En l’absence de créneaux favorables au cours de l’été, il sera préférable d’opter pour un semis de printemps, sur un sol ressuyé et réchauffé en sortie d’hiver ou début de printemps. La productivité sera alors réduite d’environ 50 % par rapport à une implantation d’été réussie. En contexte continental comme océanique, plus la date de semis de la luzernière est retardée, moins le rendement en première année est élevé. Après la première année de production, dans la mesure où le peuplement est suffisant, aucun effet de la date de semis de la luzernière n’a été observé.

 

Des sols plutôt drainants

Un des premiers critères de choix de la parcelle concernera le type de sol, qui doit être drainant et aéré. Il faut donc éviter les sols hydromorphes ou compactés. Il est également essentiel de choisir une parcelle avec un pH eau supérieur à 6. Dans le cas contraire, un chaulage de redressement peut être réalisé avant l’implantation de la culture en prenant soin d’incorporer l’amendement dans les 10-15 premiers centimètres. Pour se faire, il est préférable d’utiliser un amendement basique rapide d’action, comme la chaux ou le carbonate pulvérisé. Par ailleurs, la luzerne est moyennement exigeante en phosphore et très exigeante en potasse.

Compte tenu de l’investissement que représente son implantation, une analyse de sol l’année précédant le semis peut donc s’avérer utile. Elle permet d’identifier les points de blocages éventuels et d’y remédier par une fertilisation raisonnée et adaptée au contexte, même si dans les faits, les cas où ce type d’opération est nécessaire sont peu fréquents.

 

Peut-on resemer une luzerne derrière une luzerne ?

Si la luzerne est un très bon précédent en termes de fournitures d’azote, elle nécessite de respecter un délai de retour de cinq à sept ans pour limiter la persistance des pathogènes telluriques (nématodes, verticillium, sclérotinia, rhizoctone…). Une luzerne ne doit donc pas être semée aussitôt après une luzerne. Le sursemis d’une luzerne ne doit pas non plus être pratiqué. La luzerne produit des composés chimiques toxiques pour sa propre espèce. Cette autotoxicité lui permet de réduire la compétition vis-à-vis de l’eau, des éléments nutritifs et de la lumière. L’une de ses toxines est connue sous le nom de «médicarpin» et se trouve naturellement dans les tissus végétaux de la luzerne et à l’extrémité de ses racines. Soluble dans l’eau, sa diffusion est rapide dans le sol.
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