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INTERVIEW

© AAP

Eric de la Chesnais
Journaliste au Figaro et auteur du blog «la plume est dans les champs»

«La meilleure image que l'agriculteur peut renvoyer, c'est quand il est authentique»

Comment faites-vous le lien entre agriculture et environnement dans les sujets pour Le Figaro ?
L’agriculture n’a jamais été déliée de l’environnement. On en entend plus parler aujourd’hui car c’est une question de mode. L’agriculture a toujours intégré cette question.
Aujourd’hui,il y a une prise de conscience, car il y a eu des excès. Je pense notamment aux agriculteurs qui ont vu leurs parents décéder d’un cancer par exemple. A l’époque, on utilisait des produits sans faire attention aux conséquences sur l’environnement, mais ces agriculteurs étaient surtout les premières victimes.
Le plan Ecophyto mis en œuvre par Michel Barnier, puis reconduit par les ministres suivants, montre que c’est une question cruciale. Il y a aujourd’hui des formations obligatoires pour utiliser ces produits de manière raisonnable. C’est une bonne chose pour le monde agricole.

Pensez-vous que l’image des agriculteurs s’est ternie depuis quelques années dans l’opinion ?
Que ce soit pour l’environnement ou le reste, l’agriculteur a une position de victime. Cela finit par ternir son image. Dans l’esprit des gens, les agriculteurs ne sont jamais contents, on parle de l’embargo Russe et des 125 millions et ça n’est toujours pas assez, alors que l’état des lieux n’est pas fait.
L’agriculteur peut aussi avoir une image désastreuse lorsqu’il fonctionne de manière individualiste en mettant des kilomètres de clôture sans tenir compte de la biodiversité. S’il épand en masse des produits sans prendre en compte ce qui se trouve autour : animaux, écoles etc., il se fait des ennemis.
Il a donc tout intérêt à ouvrir son exploitation ou sa ferme, afin de renouer le lien avec le public. La meilleure image qu’il peut renvoyer, c’est lorsqu’il est authentique. Je pense notamment à l’émission L’Amour est dans le pré.

Sur quels sujets les paysans devraient-ils s’exprimer plus largement ?
Il est important d’instaurer un dialogue au sein de leur profession pour enlever les idées reçues.
D’abord, donner, grâce aux études de marché, une stratégie et des objectifs pour être plus crédible. Il faut montrer que l’agriculture est un secteur économique important et moderne.
Ensuite, le salon de l’agriculture est aussi un rendez-vous incontournable de rencontre avec le grand public, et ce contact direct peut se prolongersur les blogs agricoles et les réseaux sociaux. Il y a d’autres exemples d’opérations de contact direct, comme Fermes ouvertes et le Space.

Quels sont pour vous les symboles du monde agricole ?
Le terroir, la simplicité, l’élevage, les campagnes et leurs paysages.

La France se fait dépasser sur les podiums en matière agricole en Europe et dans le monde, c’est un sujet «transversal» pour Le Figaro ou cela reste confié à l’agricole ?
On a perdu des rangs au niveau européens et mondial sur les podiums en matière agricole.C’est en effet un sujet «transversal» car il touche le milieu agricole mais a aussi un aspect économique très important.
Dans la rédaction, il est possible de traiter le sujet de l’agriculture à travers trois rubriques, ce qui donne trois angles différents : l’économie, où l’on va parler par exemple des filières ; le service scientifique, où peuvent notamment être traités les sujets liés à l’environnement ; et la rubrique société, dans laquelle on pourra parler notamment des vols en milieu rural.

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