La consommation de lait continue de s’éroder
D’après FranceAgriMer, la consommation de lait «classique» et de produits ultra-frais par les ménages français poursuit son recul. Cependant, les achats de produits à base de laits «alternatifs» sont en augmentation.
Dans son bilan de consommation des produits laitiers en 2018, publié début août, FranceAgriMer analyse l’équilibre offre-demande des filières laitières, en particulier lorsqu’elles sont tournées vers le marché français.
L’organisation indique que les achats de crème restent stables en volume, mais progressent en valeur grâce à une revalorisation des prix. Les achats de matières grasses solides ont également progressé en valeur, en raison d’une nette augmentation des prix, notamment pour le beurre (+ 12 % par rapport à 2017). Les achats de fromage continuent de progresser en valeur (+ 2,7 %) en raison d’une revalorisation des prix de 2 % en 2018. Les fromages sont ainsi un poste en constante progression depuis quatre ans.
Pour les autres laitiers, le bilan est moins positif. FranceAgriMer note ainsi qu’entre 2017 et 2018 les volumes de lait conditionné acheté par les ménages français se sont repliés de 3,6 %. La consommation de ce produit continue donc de s’éroder en raison d’un phénomène de déconsommation. Il est victime d’une nette diminution de la fréquence d’achat et des quantités achetées.
En 2018, le prix moyen d’achat du lait s’est établi à 0,88 €/l. Les laits «alternatifs» ont tiré leur épingle du jeu. En effet, le lait biologique et les laits frais affichent des taux de pénétration en augmentation, respectivement + 15,6 % et + 4,9 %. Si, pour le lait de chèvre, ce taux stagne, la fréquence d’achat ainsi que les quantités achetées augmentent nettement.
Produits d’origine végétale : une concurrence encore limitée
Les produits ultra-frais sont également en perte de vitesse et suivent le même schéma que le lait conditionné. En effet, les achats ont enregistré une perte de 2,3 % en volume et de 1,3 % en valeur ; la fréquence d’achats et les quantités achetées se sont repliée de 1,3 % et 1,6 %. Ainsi, seuls les achats de yaourts natures (+ 3 % en volume) et ceux des produits à base de lait de chèvre (+ 12,5 % en volume), de brebis (+ 9 % en volume) ou biologiques se portent bien. Pour FranceAgriMer, cette progression est le résultat d’une fréquence d’achat en augmentation (+ 7,6 % pour le lait de brebis et + 3,5 % pour le lait de chèvre) combinée à une croissance des quantités achetées par acheteur (+ 10,2 % pour le lait de brebis et + 2,5 % pour le lait de chèvre).
Ainsi, si la consommation de produits à base de lait classique ralentit, elle reste dynamique pour les produits à laits alternatifs. De plus, une nouvelle compétition avec les produits végétaux voit le jours, les volumes d’achats restent cependant faibles. Sur la plupart des indicateurs, les produits d’origine végétale montrent des performances inférieures à celles des produits laitiers ; un taux de pénétration encore faible (un gros quart des ménages français achète des produits ultrafrais d’origine végétale ; ils sont à peine 23 % à acheter des jus végétaux et un peu de plus de 11 % de la crème d’origine végétale), une fréquence d’achat qui ne dépasse pas sept actes par an et, enfin, des quantités achetées par acte plus de deux fois plus faibles que pour les produits laitiers «équivalents» (hors «crème»).