Le climat, encore un sujet de division
Les Vingt-sept sont d’accord pour relever leur niveau d’ambition climatique à l’horizon 2030 mais beaucoup moins sur la répartition des efforts pour y parvenir, notamment dans les secteurs aujourd’hui en dehors du système d’échange de quota comme l’agriculture. Des propositions de la Commission sont attendues mi-juillet.
Les Vingt-sept sont d’accord pour relever leur niveau d’ambition climatique à l’horizon 2030 mais beaucoup moins sur la répartition des efforts pour y parvenir, notamment dans les secteurs aujourd’hui en dehors du système d’échange de quota comme l’agriculture. Des propositions de la Commission sont attendues mi-juillet.
Les dirigeants européens se sont difficilement mis d’accord à l’issue de leur sommet du 25 mai sur des conclusions confirmant leur objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de - 55 % en 2030. Le texte final, très succinct en la matière, ne le mentionne pas, mais leurs avis divergent sur le dispositif de répartition de l’effort entre pays et entre secteurs, notamment ceux qui ne sont pas concernés aujourd’hui par le système d’échange de quotas d’émission, dont l’agriculture mais aussi les transports. Bien que les Vingt-sept semblent largement convenir de la nécessité de revoir leurs objectifs nationaux de réduction des émissions de ces secteurs au vu du nouvel objectif climatique de l’Union à l’horizon 2030, ils sont divisés sur la manière de procéder. Ils devraient revenir sur le sujet ultérieurement. Probablement une fois que la Commission européenne aura présenté, mi-juillet, son vaste paquet législatif sur le climat qui devrait, entre autres, réviser le règlement sur la répartition de l’effort ainsi que celui sur l’utilisation des terres, le changement d’affectation des terres et la foresterie (LULUCF) dans lequel l’agriculture pourrait être intégrée.
La Pac agit surtout sur les sols
Selon une évaluation que vient de finaliser la Commission européenne sur l’impact de la Pac sur le climat, celle-ci serait à l’origine d’une réduction des émissions agricoles de 4,6 % sur la période 2014-2020. Le premier pilier apporterait la plus grande contribution à cette réduction (- 3,5 %) grâce au verdissement et, plus spécifiquement, par la protection de prairies permanentes et surfaces d’intérêt écologique. Les mesures du deuxième pilier dont l’effet a pu être quantifié (investissements, mesures agroenvironnementales et climatiques, production biologique et paiements Natura 2000) ont contribué à réduire les émissions de GES de 1,1 %. Le soutien aux zones soumises à des contraintes naturelles contribue à prévenir l’abandon des terres et la perte de prairies, mais l’effet positif sur l’atténuation du changement climatique n’est pas garanti, puisqu’il dépend des pratiques des agriculteurs sur les terres, souligne l’évaluation.
L’atténuation du changement climatique en élevage passe principalement par les systèmes extensifs de pâturage et la protection de culture passe par le soutien aux cultures fixatrices d’azote, par une meilleure gestion des terres, qui réduit les émissions de carbone et protège même les stocks de carbone dans les sols, et par des réductions des émissions de monoxyde d’azote issues des sols et des effluents d’élevage. Globalement, la réduction des émissions des sols a donc été mieux prise en compte que celles de l’élevage à proprement parler, conclut-elle. Ce travail devrait alimenter les réflexions en vue des futures propositions de la Commission.