Aller au contenu principal

Le plan carbone de la filière lait arrive à son terme

Le projet Life Carbon Dairy, visant à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre dans les élevages bovins lait, a permis de construire des références pour la production.

Le projet Life Carbon Dairy a permis de mettre en avant les contributions positives des élevages pour montrer 
leurs atouts.
Le projet Life Carbon Dairy a permis de mettre en avant les contributions positives des élevages pour montrer
leurs atouts.
© A. Conte


Lancé en 2013 pour une durée de cinq ans, le plan d’action Life Carbon Dairy avait pour objectif d’élaborer un plan de performances techniques, économiques et environnementales afin de réduire l’empreinte carbone de la filière laitière de 20 % en dix ans. A l’occasion de la fin de ce programme en juin 2018, engageant 4 000 élevages dans six régions, les partenaires - Institut de l’élevage, Cniel, chambres d’agriculture et entreprises de conseil en élevages impliqués dans chaque région du projet - ont organisé des colloques de restitution.
«En 1990, l’empreinte carbone nette (émissions brutes de GES - stockage carbone) de la production laitière se situait à 1,03 kg éq. CO2/l de lait. L’optique de 2025 est d’atteindre 0,8 kg éq. CO2/l de lait. Les premiers résultats (2016) ont montré un gain carbone de 7 % par élevage», note Samuel Danilo de l’Institut de l’élevage.

Concilier économie et empreinte carbone
En moyenne, un élevage laitier impliqué dans le programme Carbon dairy dispose d’une empreinte carbone nette de 0,93 kg éq. CO2/l de lait. Les 10 % les moins émetteurs dégagent en moyenne 0,87 kg éq. CO2/l de lait. Ils se distinguent à la fois par une productivité des terres supérieure, mais aussi par une productivité animale plus élevée.
Les fermes bas carbone se caractérisent par une meilleure performance économique. Elles dégagent une marge brute supérieure de 30 €/1 000 l de lait par rapport au tiers inférieur, en raison principalement de charges opérationnelles moins importantes, soit un gain de 13 000 € par an pour un système moyen de 440 000 litres de lait vendus.
«Les systèmes intensifs à l’animal sont moins émetteurs, mais les systèmes très herbagers compensent leurs émissions avec du stockage de carbone», ajoute Samuel Danilo. En moyenne, annuellement, les élevages du programme peuvent nourrir 1 970 personnes, stockent 22 000 kg de carbone et entretiennent 113 hectares de biodiversité.

Comment améliorer l’environnement
«Cinq thématiques ressortent pour réduire l’impact environnemental et améliorer les contributions positives de la production laitière. La gestion du troupeau (élevage des génisses et santé du troupeau) arrive en tête. Les meilleurs élevages réduisent de 10 à 15 % leur empreinte environnementale grâce à ce levier
Suit le stockage carbone (type de prairies, durée de vie des prairies temporaires, rénovation des prairies, implantation de haies, agroforesteries, implantation de prairies) à hauteur de 2 à 8 %. L’alimentation du troupeau (qualité des fourrages, concentrés, autonomie protéique-pâturage) vient ensuite avec une contribution de 2 à 4 %, puis la conduite des cultures sur des points de rendement et de fertilisation (3 à 4 %) et, enfin, la consommation d’énergie (1 à 2 %).
«Il n’y a aucun levier magique, mais une somme de solutions. Ce plan est un état des lieux unique au monde. Il a permis de montrer l’amélioration des résultats et le lien avéré et positif entre environnement et économie. Des marges de progrès existent encore», souligne Samuel Danilo.

Ferme laitière bas carbone

En lançant, fin 2015, la ferme laitière bas carbone (FLBC), le Cniel a souhaité étendre la démarche Carbon Dairy au niveau national, en impliquant l’ensemble des acteurs de la filière laitière française. L’ambition de cette démarche est de créer, avec l’aide des Criel, une véritable dynamique locale, afin de toucher, à terme, les 60 000 élevages laitiers que compte la France aujourd’hui. Si l’objectif est atteint, cela pourrait permettre d’éviter l’émission de deux millions de tonnes de CO2 en dix ans. 
Concrètement, la Ferme laitière bas carbone vise à réaliser dans chaque élevage un diagnostic environnemental technico-économique, à identifier les leviers potentiels d’action permettant d’améliorer son empreinte carbone et ses performances techniques et économiques, à construire un plan d’action adapté à chaque exploitation et à communiquer positivement sur l’élevage et la filière laitière française. A ce jour, plus de 6 000 éleveurs laitiers ont déjà choisi de s’engager dans la Ferme laitière bas carbone.  www.ferme-laitiere-bas-carbone.fr

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Christophe Boizard a engagé sa réflexion autour du développement de son atelier laitier plusieurs années en amont  de sa réalisation.
Élevage laitier : sept ans de réflexion pour ne pas se tromper

Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont «…

Selon les auditeurs, financer la modernisation des équipements d’irrigation a pour conséquence une augmentation  des superficies irriguées.
L’irrigation dans le viseur de la Cour des comptes européenne

Dans un travail portant sur l’adaptation de l’UE aux phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, la Cour des…

Des Picards têtes d'affiche du All star game de la pêche à Amiens

Ces 2 et 3 novembre a lieu le Sipac (Salon international des pêches aux coups) à Mégacité à Amiens. Le All star game ouvre le…

Joël Wissart et Laurence Benoît veulent céder leur entreprise Le Prince Mulard à quelqu’un qui voudra perpétuer le savoir-faire d’exception. Ils sont prêts à l’épauler pour cela.
Le Prince Mulard cherche son repreneur

Le 14 novembre à Péronne aura lieu un Farm’dating, qui permet à des agriculteurs-cédants et à des candidats à la reprise ou à…

Saint-Hubert
Le jour de Saint Hubert, tout un symbole pour les chasseurs français

Le 3 novembre, les chasseurs de toute la France honorent la fête de la Saint-Hubert, une journée emblématique en l’honneur de…

Fécule : l’aide couplée revalorisée

Dans un communiqué de presse du 24 octobre, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) se félicite de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde