Les Agr’innovéales ou comment mieux utiliser les produits phytos
Sur sa plate forme de Marchélepot Basf Agro teste la performance agricole dans le respect de la biodiversité.
Basf Agro s'implique dans la préservation de l'environnement et de la biodiversité. Dans cette optique, la firme a organisé du 24 au 26 juin sur sa plate-forme d'expérimentation de Marchélepot dans la Somme trois journées d'échanges avec des techniciens et distributeurs sur les bonnes pratiques permettant de mieux utiliser les produits phytos.
Premier thème développé lors de ces journées, dénommées Agr'innovéales, la sauvegarde de la ressource en eau. Comme l'ont expliqué les ingénieurs de Basf Agro, la pollution de l'eau par ruissellement ou par infiltration ne dépend pas seulement de la météo, mais aussi du travail du sol, du milieu, du paysage ou encore de la solubilité du produit phytosanitaire. «Nous proposons donc aux agriculteurs d’effectuer des diagnostics terrain pour mieux évaluer les risques de pollution et ainsi identifier des points d’action. Nous essayons de comprendre le mouvement de l’eau, savoir où elle va et en croisant ces informations avec les applications de produits phytos nous déterminons les risques de transferts".
Pallier les résistances
"Ensuite, nous pouvons agir sur les périodes d’application, la solubilité du produit, la dose, le travail du sol ou encore l’aménagement du territoire», commentent-ils, ajoutant qu’il n’y a là rien de nouveau mais qu’il est toujours bon de le rappeler.
Autre thème abordé, les solutions pour pallier la résistance de certaines adventices aux herbicides. «Tout d’abord, il faut tenir compte de l’adventice à cibler, en d’autres termes, quelle est celle qui pose problème tout au long de la rotation. L’agriculteur a ensuite plusieurs solutions agronomiques, comme par exemple diversifier son assolement, décaler la date de semis ou encore déchaumer pour faire un faux semis», explique Ludovic Grojean, ingénieur chez Basf.
Géraldine Bailly, ingénieure chez Basf, ajoute qu’il faut également diversifier, alterner et associer les herbicides. Elle souligne également que l’enjeu est de traiter au bon moment, lorsque les adventices sont au stade le plus sensible et dans les meilleures conditions.
Fongicides : diversifier les familles
Coté fongicides, il existe aujourd'hui peu de molécules disponibles pour lutter efficacement contre les maladies du blé et les phénomènes de résistance sont de plus en plus présents. Les plus efficaces sont les triazoles, imidazole, SDHI et les multisites. «Pour diminuer le risque de maladies, il y a différentes solutions agronomiques au niveau de la parcelle, notamment le travail du sol, la rotation, la destruction des résidus et des repousses. La protection contre les maladies passe aussi par le choix variétal, la date de semis et la fertilisation azotée. Les outils d’aide à la décision ou les déterminations des seuils d’intervention permettent d'ajuster le nombre d’applications et les doses selon la pression fongique, mais aussi d'appliquer les produits en préventif», explique Stéphane Gontier, responsable des fongicides chez Basf. Il ajoute que pour davantage de durabilité des fongicides, il faut diversifier les familles chimiques et les substances actives ainsi qu’alterner les molécules partenaires des triazoles.
Evaluer la durabilité des exploitations
Basf Agro a créé un programme informatique qui évalue la durabilité des exploitations : Agbalance. Grâce à cet outil, les agriculteurs peuvent analyser le cycle de vie de leurs productions et leurs impacts sur l’environnement, l’économie et la société. Ils peuvent ainsi adapter leurs pratiques pour préserver la biodiversité. Ce programme est relativement simple d’utilisation : il suffit de renseigner sur les cultures, la fertilisation, l’utilisation des machines, les pratiques et le chiffre d'affaires réalisé. Basf Agro espère mettre cet outil à la disposition des agriculteurs d’ici un an.