Les Padawan, futurs Jedi de l’agro-écologie ?
Expérimentations, retour d’expérience… L’agro-écologie fait partie du quotidien des étudiants en BTS du Paraclet.
«Avant le BTS, on pensait que l’agro-écologie, c’était de l’agriculture bio.» Aujourd’hui, en deuxième année de BTS APV (Agronomie productions végétales), les élèves du lycée agricole du Paraclet prouvent qu’ils maîtrisent bien le sujet. «De toute façon, avec l’évolution de la société, de plus en plus concernée par les questions environnementales, on est obligé de s’y intéresser», annoncent-ils.
Les apprentis ont découvert qu’ils faisaient déjà de l’agro-écologie au quotidien, avant d’en avoir une définition précise. Thomas Beeuwsaert, en contrat d’apprentissage à la coopérative Agora, dans l’Oise, en est la preuve. «Je participe à une expérimentation d’implantation du colza. Différentes techniques : labour et non-labour ; avec fertilisation localisée et implantation de féveroles…» Thomas s’occupe du suivi et de l’élaboration des synthèses, et peut déjà témoigner de l’avancée des recherches : «La féverole apporte de l’azote et a un effet répulsif. On a ainsi pu diminuer les pesticides.» Des techniques qu’il parvient à mettre en place dans l’exploitation céréalière familiale de l’Oise, dans laquelle il espère s’installer. Dans leurs champs, la féverole côtoie désormais le colza.
Fabien Boillet, lui, participe aux tests des innovations en lin, au sein de son entreprise de production de semences Laboulet, à Airaines. «Nous disposons de parcelles d’essais, dans lesquelles nous comparons les résistances aux maladies des nouvelles variétés de lin.» L’objectif, pour ce futur technicien, est de permettre aux agriculteurs de réduire les quantités de fongicides.
Un partage d’expérience précieux et source de motivation. Cette classe est notamment à l’initiative d’une démonstration de semis sous couvert, chez Edouard Guilbart, à Vironchaux, qui a réuni 250 intéressés, avec atelier technique de semoir, profil de sol, etc.
Ce qu’ils aimeraient voir évoluer ? «Que de plus en plus d’agriculteurs se lancent dans les expérimentations. Parce que beaucoup parlent des techniques innovantes, mais ils ont peur de les mettre en pratique.» Or, sans pratique, pas d’avancée. Un avantage que décèle David Boucher, le formateur : «Ces jeunes sont très réceptifs, car ils n’ont pas encore la tête dans le guidon. Ils osent envisager toutes les possibilités.»