Lin à fibre : soigner les semis pour une récolte homogène et de qualité
Pour une bonne valorisation au teillage, le lin doit être homogène à la récolte. Dès le semis, des précautions sont à prendre pour atteindre cet objectif.
La régularité du semis sur la ligne, et surtout sur la profondeur, sont des éléments à maîtriser. Ils constituent les premières étapes pour obtenir une linière homogène. La culture du lin se raisonne sur l’ensemble d’une rotation. Par ailleurs, à la «reprise» de la terre, l’état hydrique du sol est essentiel pour obtenir de bons résultats, une bonne levée et un bon enracinement.
Il faut donc prévoir six à sept ans de rotation entre deux cultures de lin. Comme précédent, une céréale est recommandée. Toutefois, on s’attachera à ramasser la paille et, en tout cas, à laisser peu de résidus ou à les broyer. Il faudra aussi reprendre les terres en condition de sol bien ressuyé à très bien ressuyé, ne pas se précipiter. Puis, vous devrez vérifier l’humidité sur toute la profondeur du sol, c’est-à-dire sur environ 25 cm. Et ne pas laisser un sol «soufflé». Il est important de préparer une terre fine en surface et rappuyée en profondeur. Faites particulièrement attention au phénomène de battance, car les plantules pourraient avoir du mal à «traverser» la croûte qui pourrait se former.
Maîtrise du semis sur la ligne
Si l’état du sol au moment du semis est très important, la maîtrise du semis l’est tout autant. Le semoir doit être bien réglé, mais le matériel ne fait pas tout et le savoir-faire du semeur est essentiel pour cette culture. Quelques rappels sont bien utiles. Semez à 1 cm de profondeur sur un sol régulier. En effet, la graine a peu de réserve, et tout semis plus profond occasionnera des retards à la levée, une hétérogénéité, et même des pertes.
Maîtrisez la vitesse d’avancement de semis à 7 km/h pour un semis le plus régulier possible sur les lignes. Evitez les zones de tassements et les traces de roues en utilisant du matériel bien adapté. Utilisez des semences certifiées de lin high tech. Ces semences sont produites par des agriculteurs multiplicateurs et des établissements semenciers des Hauts-de-France, de la Normandie, de l’Ile-de-France et du Grand Est. Elles sont suivies par les techniciens des entreprises, et triées avec du matériel spécifique et adapté à cette espèce. Elles sont traitées à la bonne dose pour une protection efficace en respectant l’environnement par la maîtrise de l’émission de poussière, tout en assurant une bonne fluidité des graines dans le semoir. Elles sont analysées par les laboratoires internes des entreprises, et, enfin contrôlées officiellement au champ et avant commercialisation par les inspecteurs du Soc (Service officiel de contrôle et de certification)*.
* Le Soc est chargé des missions de service public confiées au Gnis