Moins d’antibiotiques dans les élevages
L’exposition des animaux aux antibiotiques a déjà baissé de 12,7% sur les deux premières années du plan EcoAntibio. Elle passe en dessous du niveau de 1999.
La France paraît sur la bonne voie pour remplir les objectifs du Plan EcoAntibio 2017, selon les chiffres présentés lors de la 5e journée Antibiorésistance en santé animale par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). En deux ans (2012 et 2013), la France a déjà réduit l’exposition globale des animaux de 12,7%, ce qui la place «pour l’instant en ligne avec l’objectif du plan», se félicite l’Anses. Le plan EcoAntibio, qui s’étend de 2012 à 2017, prévoit de réduire de 25% l’usage des antibiotiques, sans précision des indicateurs utilisés. L’Anses, tout comme l’association UFC-Que choisir, privilégie une mesure des résultats par l’exposition aux antibiotiques, plutôt que la seule quantité de produits exprimée en tonnes.
Baisse continue de l’exposition depuis 2007
Les baisses d’exposition aux antibiotiques sont encourageantes dans toutes les filières d’élevage (-6,6% en bovins, -5,4% en volailles, -4% en porcs) à l’exception des lapins (+3,6%), qui est néanmoins l’une des productions qui a fourni le plus d’efforts dans ce domaine au cours des dernières années (-33% depuis dix ans). «Cette année, ce sont les bovins et les volailles qui diminuent le plus, tandis qu’avant c’était plutôt les lapins et les porcins», note Marc Mortureux, directeur de l’Anses. Globalement, toutes filières confondues (y compris les animaux domestiques), le niveau d’exposition passe même pour la première fois au-dessous du niveau de 1999 (-5,5%), date à laquelle a commencé le suivi (voir graphique). «On observe une baisse continue depuis 2007», note l’Anses. Derrière cette baisse comptable, ce sont des pratiques qui changent, observe l’agence. Elle estime qu’il y a, sur cette période, «vraisemblablement une diminution des antibiotiques utilisés en prévention». En effet, sur les cinq dernières années, l’exposition par voie orale a diminué de 24,3% (notamment les mélanges médicamenteux). Le constat est plus nuancé concernant l’utilisation des antibiotiques d’importance critique (pour leur intérêt en médecine humaine), comme les céphalosporines de dernière génération et les fluoroquinolones, pour lesquelles les baisses s’amorcent seulement après 15 années de hausse.
Que mesure l’indicateur ALEA ?
L’indicateur ALEA (Animal Level of Exposure to Antimicrobials) retenu par l’Anses-ANMV traduit une expression des ventes : il est obtenu en divisant le poids vif traité par la masse animale pouvant potentiellement être traitée aux antibiotiques.