Aller au contenu principal

Céréales
Moissons 2024 : mauvaise année en céréales

La pluie aura eu raison des rendements de blé tendre, annoncés à 64 q/ha en moyenne, en baisse de 11 % par rapport à la moyenne décennale. Le recul est moins fort en blé dur, avoine et seigle.

La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.
La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.
© A. P.

Pas de surprise. L’année a été mauvaise pour les céréales françaises. Le couperet est tombé dans un communiqué le 5 juillet. Arvalis (institut technique) et Intercéréales (interprofession) estiment que le rendement moyen de blé tendre devrait atteindre 64 quintaux à l’hectare (q/ha) en 2024, soit une baisse de 13 % par rapport à 2023 et de 11 % par rapport à la moyenne en dix ans. Quelques jours plus tard, le service de statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) a été moins pessimiste, avec un rendement à 69,9 q/ha, qui porterait la production à 29,7 millions de tonnes contre 35,1 en 2023. Si ces chiffres se confirmaient, ce serait la troisième fois en neuf ans, après 2016 et 2020, que le blé tendre passerait sous la barre des 30 millions de tonnes.

Un décrochage attribué à une année exceptionnellement pluvieuse (+ 40 % en moyenne en France par rapport aux vingt dernières années d’après Arvalis). Une météo qui a perturbé les conditions de semis, puis de croissance. Pour Jean-Pierre Cohan, directeur R & D d’Arvalis, l’année a aussi été marquée «par une forte pression des adventices et des maladies et, enfin, par une baisse du rayonnement affectant une grande partie du territoire».

Concernant la qualité des grains, c’est mieux. La teneur moyenne en protéines du blé tendre français est estimée à 11,6 % en 2024, une valeur équivalente à 2023 et très proche de la moyenne décennale. Arvalis et Intercéréales rappellent que ces données sont des prévisions. La réalité des rendements et de la qualité du grain ne pourra être réellement vérifiée qu’à la fin des récoltes.

 

Maintien des rendements pour le blé dur

L’année a été un peu moins décevante sur les autres céréales. Toujours d’après Agreste, la production de blé dur serait stable à 1,3 million de tonnes (+ 0,3 % par rapport à 2023), après une forte baisse des surfaces l’an passé ; le rendement du blé dur est évalué à 54,1 (q/ha), en recul de 1,3 % par rapport à 2023, à l’inverse des surfaces (+ 1,7 %). Rapportée à la moyenne 2019-2023, la production de blé dur est en baisse de 8,8 %. La production de triticale est estimée à 1,3 million de tonnes pour 2024, avec un rendement de 49,1 q/ha (- 3,7 % par rapport à 2023). Une baisse de 20 % par rapport à l’année précédente, liée à une diminution des surfaces (- 16,9 %). La production d’avoine atterrit à 325 000 tonnes (- 4,1 %), avec un rendement de 41,2 q/ha, contre 43 l’an passé. Quant au seigle, la production chute de 21,4 % à 134 000 tonnes, malgré un faible recul du rendement, à 41,6 q/ha contre 43,8 l’an passé.

 

Mycotoxines : des risques croissants, craignent les opérateurs de l’UE

Les membres de l’association européenne du commerce des céréales et oléagineux (Coceral) s’inquiètent du nombre croissant de céréales qui pourraient être concernées par les problèmes de mycotoxines, selon les résultats d’une enquête annuelle publiée le 2 juillet et portant sur l’année 2023. Avec 94 % des participants à l’enquête échantillonnant leurs produits pour surveiller les mycotoxines, le Coceral estime que ces membres sont bien sensibilisés à la gestion des risques liés aux mycotoxines dans l’alimentation humaine et animale. Mais, avec les conséquences du changement climatique, ils préviennent qu’un pourcentage croissant de céréales destinées à la consommation humaine devra être déclassé comme aliments pour animaux. Les niveaux réglementaires de l’UE pour les mycotoxines dans les aliments ne seront en effet probablement pas respectés en raison d’une augmentation de la prévalence de différentes mycotoxines. «D’énormes répercussions économiques pour nos membres» (augmentation de l’échantillonnage, des tests, des rappels, des rejets, etc.) sont à prévoir, indique le Coceral. Actuellement, pour prévenir les risques, les entreprises du commerce de céréales interviennent en amont auprès des agriculteurs en préconisant des semences résistantes, des traitements fongicides, et des conseils sur les bonnes pratiques agricoles.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

lin France 5
"Le lin, ce trésor français" sur France 5 ce soir

La chaîne France 5 diffuse ce mardi 1er avril en soirée (21h05) un documentaire consacré à la culture et à la valorisation du…

Les semis d’orge de printemps et de pois sont réalisables jusque fin mars.
La plaine s’adapte aux réductions de surfaces de légumes et de betteraves

Avec le retour des beaux jours, les semoirs sont de sortie dans la Somme. Cette année est un peu différente, avec un…

Laurent Degenne OPA Chambre d'agriculture Hauts-de-France
Laurent Degenne reconduit à la présidence de la Chambre régionale d'agriculture Hauts-de-France

Président de la Chambre régionale depuis 2022, le samarien Laurent Degenne bénéficie une nouvelle fois de la confiance des…

bureau FDSEA Somme syndicalisme renouvellement
Denis Bully et Carine Bouvet réélus président et secrétaire générale de la FDSEA

Le conseil d’administration de la FDSEA de la Somme s’est réuni lundi 10 mars à Amiens pour élire en son sein un nouveau…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde