Aller au contenu principal

Protéagineux
Pois d’hiver : leviers de réussite et perspectives d’avenir

La campagne pois d’hiver 2023-2024 a connu, comme toutes les grandes cultures, des conditions climatiques exceptionnelles.

À noter que sur les trois dernières années, le pois d’hiver représentait entre 30 et 35 % des surfaces de pois au niveau national.
À noter que sur les trois dernières années, le pois d’hiver représentait entre 30 et 35 % des surfaces de pois au niveau national.
© MC. Bidault

La pluviométrie hors normes et continue du semis à la récolte a induit des rendements très faibles pour le pois d’hiver à l’instar d’autres cultures. Cependant, le pois d’hiver, à l’image des protéagineux, reste une culture essentielle dans les rotations. Dans ce contexte, les experts de l’institut technique Terres Inovia ont identifié quatre enseignements techniques permettant la réussite du pois d’hiver, leviers qui ont montré leur efficacité en 2024 et devant être déployés largement pour la réussite de la prochaine campagne. Des perspectives positives pour cette culture sont aussi attendues dans les prochaines années : des engagements financiers interprofessionnels conséquents soutiennent sur la durée des programmes de recherche et de structuration de filière pour le pois d’hiver. Le pois, types hiver et printemps confondus, connaît en effet une forte demande. Il constitue une culture essentielle pour répondre aux objectifs de souveraineté protéique que ce soit en France ou en Europe.

 

Retour sur le cas particulier de la campagne pois d’hiver 2023-2024

La campagne 2023-2024 s’est démarquée fortement des campagnes précédentes par sa pluviométrie exceptionnelle. Si le sud de la France a été épargné et a connu de bons rendements, la moitié nord a été particulièrement impactée par des pluies constantes du semis à la récolte. De ce fait, la pression des maladies, dominée par le champignon Colletotrichum sp., a été extrêmement forte sur le pois d’hiver induisant en sortie de campagne, le retournement et la non-récolte de près de 60 % des surfaces de pois d’hiver hormis dans le sud. À noter que sur les trois dernières années, le pois d’hiver représentait entre 30 et 35 % des surfaces de pois au niveau national.

 

Les clés de la réussite du pois d’hiver

Dans le contexte climatique évoqué, les experts de Terres Inovia ont pu identifier quatre clés techniques qui ont prouvé leur efficacité pour maîtriser le risque de gel et de maladies précoces du pois d’hiver :

1) le choix d’une parcelle adaptée, certaines parcelles étant plus susceptibles d’entretenir les maladies

2) le choix variétal selon le contexte pédoclimatique de chaque parcelle : préférer des variétés résilientes grâce au classement des variétés souvent moins impactées par les maladies, des variétés tolérantes au froid et vigoureuses en sortie d’hiver (pour limiter l’exposition à la maladie en bas de tiges), privilégier les semences certifiées, moins susceptibles de véhiculer des maladies

3)  la maîtrise de l’implantation : éviter les problèmes de lissage et de compaction lors de la préparation du sol pour permettre une meilleure infiltration de l’eau, bien choisir la date de semis (de mi-novembre à mi-décembre), réaliser un semis régulier à 5-6 cm de profondeur pour protéger le bas des plantes, respecter des densités de semis au regard du taux de germination, envisager les associations en bio avec des conduites innovantes…

4) l’efficacité de la protection précoce : préventive en début d’hiver si ce dernier est défavorable, et systématique au début de la floraison.

 

Recherche & structuration de filière

Des moyens financiers interprofessionnels conséquents, à travers des actions pilotées par Terres Univia, l’Interprofession des huiles et protéines végétales, Terres Inovia et le Fonds d’Actions Stratégiques pour les Oléoprotéagineux (FASO), géré par Sofiprotéol, sont engagés pour donner à la production de pois protéagineux en France des perspectives d’avenir positives. Cet engagement se traduit par des programmes ambitieux de structuration de filière, ainsi que de recherche et de développement, pour gagner en performance aujourd’hui et demain.

Les actions de structuration de la filière pois vont ainsi être renforcées, notamment avec le pilotage d’un observatoire interprofessionnel annuel des prix payés aux producteurs et la création de normes de qualité, tant pour s’adapter aux nouveaux débouchés protéiques que pour favoriser l’organisation et l’investissement des acteurs économiques, notamment à l’échelle régionale. Terres Univia va lancer une mission visant à mettre en place des projets de démonstrateurs territoriaux de production et de valorisation du pois, qui incluent le pois d’hiver.

Du côté des nombreux programmes de recherche fondamentale et appliquée soutenus par les moyens interprofessionnels, une attention particulière est portée à l’amélioration variétale du pois d’hiver, qui va bénéficier d’une mobilisation sans précédent pour gagner en performance face aux impacts du changement climatique et des bioagresseurs dont les maladies. À plus court terme, Terres Inovia va poursuivre l’acquisition et le partage des références sur les itinéraires techniques et les modalités d’insertion du pois dans les systèmes de culture afin d’améliorer sa productivité et sa résilience face aux aléas climatiques. Ces travaux sont menés à travers un partenariat diversifié, qui implique la recherche publique et privée, mais également les chambres d’agriculture, les organismes de conseils indépendants (coopératives, associations), les lycées agricoles et les Organismes nationaux à vocation agricole et rurale (ONVAR).

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Leclerc négociations commerciales
E.Leclerc sanctionné d’une amende de 38 millions d’euros

Selon Michel-Édouard Leclerc, assignations et sanctions dans la foulée de négociations commerciales ne sont pas vraiment une…

Épandages organiques : quelques principes pour en tirer le meilleur

Après la moisson, vient la période des épandages des produits organiques. Ces produits sont une source d’éléments fertilisants…

Le préfet de la Somme a passé une bonne partie de la journée accompagné des JA et de leurs partenaires sur le site de Plaine en fête, à l’écoute.
À Plaine en fête, une terre favorable à l’exposition de revendications

L’événement de rentrée organisé par les Jeunes agriculteurs de la Somme à Faverolles, dans le Santerre, a été l’occasion d’une…

FCO Somme ovins bovins vaccination
Six foyers de FCO officiellement recensés dans la Somme

La préfecture de la Somme vient de confirmer ce vendredi 30 août l’identification de six foyers de fièvre catarrhale ovine (…

Michel Barnier gouvernement dissolution Emmanuel Macron Matignon
L’ancien ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, nommé Premier ministre

Après plusieurs séquences de consultations, le président de la République Emmanuel Macron vient de désigner Michel Barnier…

Après une moisson décevante, qui va payer les pots cassés ?

Le Conseil agricole de la Somme (CAS) s’est réuni en début de semaine pour faire un premier bilan de la moisson 2024, évaluer…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde