Quel risque maladie pour le blé tendre en début de montaison ?
Actuellement, les parcelles les plus en avance arrivent au stade 2 nœuds : c’est à cette période que l’on peut commencer à évaluer le risque maladies.
Actuellement, les parcelles les plus en avance arrivent au stade 2 nœuds : c’est à cette période que l’on peut commencer à évaluer le risque maladies.
Le modèle physiologique d’Arvalis – Institut du végétal indique des prévisions de stades proches des références pluriannuelles : le stade 2 nœuds sera atteint courant de la 2e quinzaine d’avril ; le stade dernière feuille pointante à partir de fin avril/début mai ; la dernière feuille étalée, début-mai/mi-mai.
Rouille jaune, risque en hausse, vigilance sur les situations à risque
Le premier critère qui détermine le risque rouille jaune reste la sensibilité variétale (cf. tableau), mais le climat rencontré explique également le risque. Le modèle «CrustYello» indique au 11 avril un risque maintenant assez élevé sur la région Hauts-de-France, particulièrement pour les situations à risque : variétés sensibles (Complice, Amboise, Campesino, RGT Sacramento...) en secteur maritime. L’année 2022 s’annonce un peu plus à risque que l’année dernière, mais tout de même moins que la référence haute 2014. La vigilance reste de mise et l’observation en parcelle nécessaire. Rappelons également qu’une grande majorité de variétés cultivées dans la région restent peu sensibles à cette maladie (Chevignon, KWS Extase, Rubisko...).
Septoriose, risque faible pour l’instant
L’inoculum septoriose sortie d’hiver, estimé au 15 mars, est faible cette année, moins important qu’en 2021 et 2020, mais il est finalement rarement limitant dans notre région et ne présage pas de la pression du printemps. Ce sont évidemment les conditions climatiques, à partir du stade 2 nœuds (au moment où la F2 définitive pointe), qui seront déterminantes sur la nuisibilité finale de la maladie. Les conditions climatiques de ce début montaison sont pour l’instant peu favorables à un développement précoce de la maladie. Le mois de mars a été très sec dans l’ensemble, avec toutefois quelques contaminations suite à l’épisode pluvieux de fin mars, début avril, mais les parcelles étaient encore peu avancées en stades (épi 1 cm – 1 nœud) et les températures très fraîches. À ce jour (13 avril), les modèles n’indiquent pas de déclenchement précoce à 2 nœuds même pour les variétés très sensibles (note < 5,5) (pour l’instant, les déclenchements pour les variétés sensibles sont, au plus tôt, annoncés autour de la dernière feuille pointante, et dernière feuille étalée/début gonflement pour les variétés peu sensibles). Ce risque sera à réévaluer dans les prochaines semaines, en fonction du retour potentiel des pluies. Rappelons que le seuil d’intervention ne s’applique qu’à partir du stade 2 nœuds.
Rouille brune : surveiller les symptômes
Il est encore trop tôt pour observer des symptômes de rouille brune, mais l’analyse climatique de l’hiver indique un risque a priori plus élevé que 2021, lié aux températures très douces des mois de décembre à février. Habituellement, la rouille brune apparait assez tardivement dans la région, autour de l’épiaison selon le climat, mais il faudra rester vigilant cette année quant à un possible développement plus précoce de la rouille brune (avant l’épiaison), à condition évidement que l’inoculum soit suffisamment présent. D’ailleurs, la rouille naine de l’orge qui requiert des conditions climatiques proches de celles de la rouille brune du blé (températures douces) connait cette année un développement précoce sur orge d’hiver sur variétés sensibles (KWS Faro, Dementiel...). Les conditions climatiques d’avril et mai seront déterminantes sur la dynamique de l’épidémie : surveiller les variétés sensibles à la rouille brune (Boregar, Providence, RGT Volupto...).
Valoriser la tolérance variétale
Bien connaître le profil de sensibilité variétale aux différentes maladies permet de mieux anticiper le risque et d’éviter de systématiser des passages inutiles. L’utilisation d’outil d’aide à la décision permet également d’adapter au mieux sa stratégie au contexte de l’année.