Réussir son implantation de pois et de féverole de printemps
L’implantation est une clé de réussite de la culture d’un protéagineux de printemps. Le choix de la parcelle et un semis dans des conditions ressuyées sont la base des cultures de pois et de féverole réussies.
Le pois et la féverole de printemps peuvent être soumis en fin de cycle à un stress hydrique qui limite la mise en place des composantes de rendements (durée de floraison, nombre d’étages de gousses, nombre de graines par gousse, PMG). Il est important de choisir une parcelle avec une réserve hydrique suffisante afin d’assurer une nutrition hydrique satisfaisante. Ecartez également les sols argileux lourds, où les risques de mauvaise mise en place des racines ou d’asphyxie racinaire sont plus importants.
Le choix d’une parcelle irrigable peut représenter un réel atout en cas de printemps chaud et sec, l’irrigation permet de prolonger la floraison et d’assurer le bon remplissage des gousses. Pour le pois, la valorisation de l’eau s’élève de 5 à 8 qx/ha par tour de 30 mm. Ne pas irriguer avant début floraison (risque aphanomyces pour le pois). Pour la féverole, cette valorisation tourne entre 4,5 et 6 qx/ha les 30 mm.
Attention au risque aphanomyces pour le pois. Il faut choisir une parcelle exempte d’aphanomyces. Ce champignon du sol peut engendrer de lourds dégâts en cas de printemps doux et humide. La féverole n’est pas sensible à ce champignon et ne multiplie pas l’inoculum. Attention également au risque nématode pour la féverole. Il faut éviter les parcelles ayant eu une féverole il y a quatre ans ou moins ou ayant déjà subi récemment des dégâts de nématodes sur des précédents betterave, pomme de terre ou luzerne. Favorisez les semences certifiées pour éviter des contaminations de nouvelles parcelles.
Semez dans un sol bien aéré sur les quinze premiers centimètres. Le pois et la féverole nécessitent un sol bien aéré sur les quinze premiers centimètres afin de faciliter le développement des racines et des nodosités, permettant une nutrition azotée et une alimentation hydrique optimales. Attention aux lits de semences trop fins dans les sols à risque de battance.
Enfin, pour faciliter la récolte du pois (enfouissement des cailloux et nivellement du sol), un roulage peut être recommandé. Celui-ci doit être effectué après le semis ou au stade 3-4 feuilles du pois. Si vous appliquez un herbicide de pré-levée, veillez à rouler avant l’application herbicide pour ne pas perturber son efficacité.
Semer aux dates conseillées
Semer durant les périodes optimales vise à éviter ou limiter les risques climatiques lors de l’élaboration du rendement (gel, excès thermiques ou stress hydriques à floraison ou post-floraison…). Il est recommandé de semer le plus tôt possible dans les périodes indiquées. Plus la culture est semée tard, et plus elle aura des risques d’être exposée à des problèmes d’échaudage (T > 25°C) et de stress hydrique lors de stades critiques (floraison, remplissage).
En cas de semis sur sol gelé, la graine germera lorsque les températures redeviendront favorables. La levée pourrait néanmoins être plus lente et hétérogène.
Type de sol et PMG
Un semis trop dense favorise la création d’un microclimat humide à la base du couvert, favorable au développement de maladies. Pour les semences de ferme ou les lots bruchés, effectuez un test germinatif pour adapter au mieux sa densité de semis.
Pour le pois, semez à 3-4 cm avec un écartement de 12 à 35 cm. Pour la féverole, semez à 6-7 cm pour les semis de février et à 5 cm à partir de fin février. L’écartement est de 17 à 35 cm. On peut envisager un plus grand écartement si un binage est prévu.
Exigences en phosphore et potasse
En ce qui concerne le pois, pour un potentiel de 55 qx/ha, prévoir 55 kg/ha de phosphore et 85 kg/ha de potasse. En cas de pailles exportées, rajouter 10 kg/ha de phosphore et 60 kg/ha de potasse. Pour les sols pauvres en magnésium, un apport de 30 à 60 kg/ha peut être envisagé.
Pour la féverole, pour un potentiel de 50 qx/ha, prévoir 50xkg/ha de phosphore et 65xkg/ha de potasse. Ces doses d’apports restent à raisonner en fonction de la teneur des éléments du sol et de l’historique des apports dans la rotation.