bovin lait
Stop aux idées reçues sur les cellules
Les cellules représentent un trouble de santé majeur en atelier bovin lait. Les pertes de lait et pénalités liées aux cellules impactent directement la rentabilité de votre exploitation. Il est donc primordial de prendre le sujet à cœur. Trop d’idées reçues circulent dans les fermes, le point avec la Chambre d’agriculture de la Somme.
Les cellules représentent un trouble de santé majeur en atelier bovin lait. Les pertes de lait et pénalités liées aux cellules impactent directement la rentabilité de votre exploitation. Il est donc primordial de prendre le sujet à cœur. Trop d’idées reçues circulent dans les fermes, le point avec la Chambre d’agriculture de la Somme.
J’ai des cellules car j’ai trop d’azote dans ma ration !
Le lien direct avec l’alimentation n’est pas établi. Mais, tout est une question d’équilibre. Un déséquilibre de la ration peut engendrer une baisse de l’immunité de la vache laitière. Un excès d’azote accélère le transit, ce qui engendre une litière plus humide. Un bon calage de ration est donc primordial, sans oublier la complémentation minérale. Pour le bon fonctionnement du système immunitaire, l’apport en oligos et vitamines, notamment vitamine E et sélénium, doit être ajusté pour ne pas engendrer de carences ni d’excès. La qualité de l’eau de boisson doit être surveillée aussi.
Pâquerette donne encore 15 kg donc je ne peux pas la tarir !
Le tarissement est une phase nécessaire pour une production optimale lors de la lactation suivante. À cette période, le volume de lait et de tissu mammaire se réduisent beaucoup. Les bactéries responsables des cellules sont alors davantage exposées au système immunitaire et aux antibiotiques, et donc plus facilement détruites. Laisser la mamelle au repos au minimum quarante-cinq jours est une étape à ne pas négliger. L’hygiène du logement au tarissement est déterminante pour limiter les nouvelles contaminations de la mamelle.
L’antibiotique au tarissement, ce n’est pas impératif !
Depuis le mois de janvier 2022, il n’est plus autorisé de traiter préventivement et systématiquement toutes les vaches avec un antibiotique au tarissement. Concrètement, une vache saine, qui ne présente pas de signe de mammite clinique ou sub-clinique ne peut plus recevoir de traitement préventif au tarissement. Cette nouveauté bouleverse les pratiques en élevage dans la gestion du tarissement. Qu’est-ce qu’une vache saine ? Est-ce que je prends un risque si je ne traite pas ? À chaque élevage son protocole, mais la prévention est le maître-mot dans le tarissement sélectif : hygiène de traite, propreté du logement, alimentation équilibrée et surtout utilisation d’un obturateur.
Pour le choix des vaches, il faut différencier les vaches du troupeau en fonction de leur statut infectieux, en se basant sur :
- Les caractéristiques des infections (ancienneté, nombre de quartiers infectés) ;
- Les analyses de contrôle laitier, le test plateau ou les bactériologies réalisées ;
- Le rang de lactation.
Le post trempage ça coûte trop cher !
L'objectif de la désinfection après traite est de détruire les germes présents sur la peau des trayons. Cette action désinfectante est essentielle pour prévenir les infections intra-mammaires. En effet, les germes présents sur la peau peuvent profiter du temps de fermeture du trayon (environ 30 minutes) pour entrer dans la mamelle. De plus, l’action cosmétique du post-trempage limitera les lésions des trayons. Les produits à effet barrière limiteront les infections dans le cas de conditions de logements compliquées.
Le contrôle machine, c’est tous les ans !
Aux yeux de la réglementation Pac, le contrôle machine à traire est à faire tous les dix-huit mois au maximum. Cependant, avec plus de 1 500 h de fonctionnement par an, voire beaucoup plus parfois, et pour les robots de traite, l’Opti’traite devrait être fait tous les ans ! C’est d’ailleurs l’une des obligations pour la validation de la charte des bonnes pratiques d’élevage.
On en est bien loin en réalité… En 2022, dans les Hauts-de-France, le délai moyen entre deux contrôles était de 621 jours soit près de vingt mois ! Seulement 53 % des Opti’traite sont réalisés dans un délai de dix-huit mois. Chez les robots de traite c’est encore pire ! Bien souvent confondu avec la visite d’entretien, le délai moyen entre deux Opti’traite est de 23,4 mois !
Le contrôle de la machine à traire a pour objectif de limiter les pannes intempestives, prévenir la dégradation des performances de l’installation, mais surtout, c’est préserver la santé des vaches et ainsi la qualité du lait. Les dysfonctionnements d’une installation de traite sont parfois imperceptibles. À l’inverse, la modification du comportement des animaux ou l’altération des trayons sont des signes. Alors mieux vaut prévenir que guérir, c’est le moment de regarder la dernière date de votre contrôle de machine à traire.
La maîtrise de la qualité du lait dans un élevage est le résultat d’un équilibre entre l’éleveur, les vaches, leur logement et l’installation de traite. En traite robotisée, s’ajoutent d’autres paramètres : la gestion des taries, la propreté des animaux, le réglage du robot et de sa fréquentation. La qualité du lait en robot de traite demande donc un autre type de gestion par l’éleveur à la fois dans la relation avec l’animal, mais surtout dans l’analyse des données qu’offrent les outils de pilotage.
Pour vous éclairer sur la maîtrise de la qualité du lait en robot de traite, la Chambre d’agriculture de la Somme vous propose des formations techniques et pratiques en ferme :
- Le mardi 28 novembre à Abbeville sur le robot de traite Lely
- Le mardi 19 décembre à Abbeville sur le robot de traite Delaval
Les conseillers élevage de la Chambre d’agriculture de la Somme sont formés pour vous accompagner dans la gestion des cellules et des mammites. N’hésitez pas à les contacter !