2013 - 2014 : excellente année pour l’UCARA
L’Union des coopératives agricoles de la région d’Abbeville a tenu son assemblée générale.
«Malgré une campagne marquée par d’importantes difficultés politico-économiques, notre analyse des marchés a su se montrer pertinente», c’est ce qu’a déclaré Olivier Faict, président de l’Ucara, au cours de l’assemblée générale qui s’est tenue le 10 mars, à Favières. Cette union de coopératives céréalières ancrée dans la région d’Abbeville regroupe la coopérative Calipso, la Sarl Bonvalet, les Ets Bully et Druel, ainsi que la Sarl Opale Appro. Dans son analyse de la campagne 2013/2014, Olivier Faict s’est félicité de la filialisation officielle, depuis décembre dernier, de la société Bonvalet. Il est également revenu sur le projet d’adhésion à l’Ucara de la coopérative du Nord, «La Flandre», avec laquelle un partenariat est déjà engagé depuis 2012. Pour aller vers une optimisation logistique, le groupe Ucara mise sur son intégration au sein d’une nouvelle centrale d’achats dont le choix devrait être fait et communiqué avant le début de la prochaine campagne agricole. Olivier Faict s’est inquiété de la situation difficile des éleveurs dans un contexte de baisse des aides PAC, de suppression des quotas et d’instabilité des prix.
Malgré des conditions climatiques difficiles, notamment au cours de l’hiver 2013, les rendements ont été en nette progression par rapport à la campagne précédente.
Une campagne remarquable
La ferme Ucara a enregistré un rendement de 92 quintaux à l’hectare pour le blé et 85-87 pour l’orge d’hiver. Seules les récoltes de colza et de pois protéagineux ont connu des rendements décevants (respectivement 38 qtx et 50 qtx). Du point de vue de la qualité, l’année a été remarquable avec un indice de Hagberg qui se situe entre 280 et 300 secondes pour le blé et un PS supérieur à 78.
«A l’échelle mondiale, la production de céréales a été abondante - en hausse de 38% de production de blé tendre au Canada et de 8% aux USA – et les prix ont été tirés vers le bas jusqu’en février 2014», c’est ce qu’a expliqué David Favier, directeur de l’Ucara. Ensuite, ils sont repartis à la hausse, boostés par la consommation croissante et par des épisodes géopolitiques qui ont alimenté une bulle spéculative (crise ukrainienne, sécheresse aux USA). Un retournement du marché qui a bénéficié de manière spectaculaire à l’activité du port de Dunkerque dans un contexte de forte demande en blé et en orge à destination des pays du Mahgreb.
Une collecte en progression de plus de 11%
«La collecte de l’Ucara a progressé de 11,18% par rapport à la campagne précédente», s’est félicité David Favier. La collecte globale a dépassé les 250 000 T pour la récolte 2013 dont près des trois quarts en blé, soit 193 859 T. «La mise en marché a été facilitée par une nette hausse du nombre de certificats d’exportations», a souligné David Favier. En moyenne, l’ensemble des blés panifiables ont été rémunérés à 181,18 €/T, avec, toutefois des écarts de qualité observés d’une exploitation à l’autre. Le chiffre d’affaires de l’Ucara a connu une baisse de 9,2% par rapport à l’exercice précédent. Commentant les prévisions de la campagne 2014/2015 en cours, David Favier a concédé qu’elle s’annonce plus difficile que la précédente. «L’humilité est la plus grande qualité requise dans nos métiers soumis à la volatilité», a-t-il rappelé. La tendance devrait être à la progression de la production mondiale en blé et maïs pour lesquelles les seuils de 713 millions T et 985 millions T ont été franchis. L’Ucara devrait pourtant voir sa collecte baisser de près de 7% par rapport à la campagne précédente. La qualité s’est révélée peu encourageante avec des taux d’humidité élevés en fin de période, allant jusqu’à plus de 18%. Pour soutenir les agriculteurs les plus en difficulté, l’Ucara a décidé de prendre en charge les frais de séchage des blés trop humides qui ont représenté 30% de la collecte. Les prix devraient prendre en compte la teneur en protéines des productions et partiellement le Hagberg. Ces sombres prévisions sont pourtant à relativiser puisque la chute du prix du pétrole et la baisse de l’euro sont plutôt favorables à la compétitivité des céréales européennes, a indiqué David Favier. Des blés fourragers ont d’ores et déjà été vendus sur de nouveaux marchés tels que le Pakistan ou encore la Corée.
Une activité d’approvisionnement en évolution
L’approvisionnement est le deuxième poste d’activité de l’Ucara. «Notre rôle est d’apporter aux agriculteurs du matériel végétal et du conseil de la manière la plus juste possible» a expliqué Patrick Lechantre, responsable des achats. Globalement, l’utilisation d’agrofournitures a été en baisse de 2,4%, avec des tendances qui diffèrent selon les postes.
C’est le poste engrais qui a connu la plus forte évolution, avec une chute de 6,4% d’utilisation. Les achats d’engrais ont représenté 11% du chiffre d’affaires en moins que lors de la précédente campagne. En revanche, l’utilisation des semences a été en hausse de 0,4% et celui des phytosanitaires en hausse de 1,5%. L’activité semences a continué sa montée en puissance par rapport à la campagne précédente, grâce aux 8000 doses supplémentaires de semences de blés hybrides et à la hausse en nombre de doses de semences d’orges hybrides.
En conclusion, David Favier a expliqué en quoi le contexte général dans lequel évolue l’Ucara est en train de changer. «L’an 1 de l’agroécologie lancé par Stéphane Le Foll et son nouveau plan Ecophyto, révèle le fort impact des politiques sur l’activité d’approvisionnement.
Avec l’apparition de maladies comme la rouille jaune qui a nécessité d’intervenir sur 25 000 ha en 2014 (contre 9 000 ha en 2013), la question des conséquences sur nos productions demeure. Deux autres dossiers réglementaires risquent d’impacter l’activité d’approvisionnement : l’harmonisation de l’étiquetage des produits pharmaceutiques prévue pour juin 2015 et la loi d’avenir qui vise à séparer les activités de conseil et de vente chez les distributeurs», a-t-il précisé. Autant de défis multiples que l’Ucara aura à relever dès cette campagne 2014/2015 !
Collecte 2013/2014 (€/T)
Blés BPMF-BPS-BPC............ 181,18
Colza ............................ 356
Pois protéagineux............. 231,98
Escourgeon..................... 159
Cervoise......................... 165
Orge brasserie de printemps 182
Orge brasserie d’hiver........ 165