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Elevage : «il y aura une baisse des moyens dans nos régions»

Les actions auprès des éleveurs de Nord-Picardie vont se poursuivre jusqu’en 2016, malgré la baisse des financements.

Ludovic Cauchois, président du GIE Lait-Viande Nord-Picardie.
Ludovic Cauchois, président du GIE Lait-Viande Nord-Picardie.
© AAP

Le GIE Lait Viande Nord-Picardie devra de moins en moins compter sur l’argent public pour soutenir ses actions. La structure était au cœur du Contrat de projet État-région qui s’est terminé en 2013. Ce dispositif joue un rôle important pour les filières bovines lait et viande ainsi que la filière ovine, notamment dans le cadre de l’accompagnement technique des éleveurs nord-picards. Or, les moyens alloués par FranceAgriMer pour ce programme d’assistance technique régionale vont être sérieusement revus à la baisse. «Si FranceAgriMer a souhaité la continuité des actions engagées jusqu’en 2016, il faudra malheureusement s’attendre à une nouvelle forte baisse des dotations pour nos deux régions», a indiqué Ludovic Cauchois, président du GIE Lait Viande, lors de l’assemblée générale de la structure qui s’est déroulée le 4 juillet à Fresnes-lès-Montauban (62). «Même si les dotations diminuent régulièrement depuis quelques années, nos structures ont besoin de ces enveloppes afin de continuer leur travail d’appui auprès des éleveurs. Et ce, dans le but de maintenir, voire développer nos filières d’élevage», insiste-t-il.

Deux axes prioritaires jusque 2016
Pour la période 2014-2016, les axes d’intervention privilégiés seront d’une part « l’économique » : avec l’optimisation des coûts de production et l’adaptation à la volatilité des prix des intrants et des productions. D’autre part, le dispositif d’appui technique régional sera centré sur « l’agroécologie ». L’accent sera notamment mis sur l’autonomie alimentaire, la valorisation agronomique des effluents, la réduction des intrants, la diversité des cultures ou encore les économies d’eau et d’énergie. «Maîtriser ses coûts de production, s’adapter aux marchés, tenir compte des enjeux environnementaux : tels sont les défis que nous devons relever, résume Ludovic Cauchois. Sans oublier l’impact de la nouvelle PAC dans nos régions et en particulier dans nos élevages».

«Produire de la viande dans la région devient un challenge»
En effet, les filières bovins lait et viande ainsi que la filière ovine vont connaître ou connaissent déjà des bouleversements profonds. S’agissant de la filière lait, l’après 2015 interpelle, interroge et parfois inquiète. «Les laiteries ont des stratégies de développement dimensionné, mais les éleveurs doivent aussi élaborer leurs propres stratégies au niveau de l’exploitation, explique le président du GIE. Ces derniers doivent se poser les bonnes questions». Et d’ajouter : «Il y aura certainement des opportunités de développement, mais il est impératif de prendre en considération le potentiel avant de se lancer et d’évaluer les conséquences en matière d’organisation du travail, ainsi que de respect des normes réglementaires».
Concernant la filière viande, les enjeux sont aussi de taille. «Nous subissons actuellement une importante baisse des prix payés aux producteurs, alors que les prix aux consommateurs ne cessent d’augmenter, précise Ludovic Cauchois. Avec la hausse régulière des charges (intrants et alimentation), produire de la viande chez nous devient un véritable challenge».
Sans compter que la future PAC aura un impact significatif sur les ateliers d’engraissement régionaux, qui pourraient perdre jusqu’à près d’un tiers de leurs aides à horizon 2019, dans le cadre de la convergence nationale. «Les règles d’attribution de la prime à la vache allaitante vont bien changer, souligne le président du GIE. Cela mérite de prendre du recul, d’où la nécessité de donner les moyens aux structures de conseil d’accompagner les éleveurs dans l’adaptation de leurs outils, ainsi que dans l’approche des coûts de production».
Enfin, pour la filière ovine, le principal défi reste le développement de la production. L’offre nationale, largement déficitaire, ne permet pas de répondre à la demande des consommateurs français. Pourtant, «l’élevage de moutons peut être très complémentaires sur l’exploitation, assure Ludovic Cauchois. Là encore, il s’agit d’aider les éleveurs à réorienter leurs stratégies de développement».

ZOOM SUR…
Charte des bonnes pratiques : 60 % des éleveurs bovins de Nord-Picardie y sont engagés
En 2013, six éleveurs bovins sur dix de la grande région Nord-Picardie adhèrent à la Charte des bonnes pratiques d’élevage (CBPE). Avec 64,2 % d’éleveurs engagés, c’est le département du Pas-de-Calais qui compte le plus d’adhérents à la Charte, suivi de l’Aisne (59,3 %), du Nord (59,2 %), de la Somme (58,7 %) et de l’Oise (58,4 %).
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