Pommes de terre
Le mildiou apparait par tâches sur certains secteurs
Les conditions orageuses courant mai ont été favorables au mildiou et à la pousse active des pommes de terre d’autant que lors de cette période à risque extrêmement élevé, les interventions fongicides ont été compliquées.
Les conditions orageuses courant mai ont été favorables au mildiou et à la pousse active des pommes de terre d’autant que lors de cette période à risque extrêmement élevé, les interventions fongicides ont été compliquées.
Les tas de déchets, repousses ont été rapidement contaminés avec des taches de mildiou repérées très précocement sur certains secteurs. Il est urgent que les tas de déchets ou les repousses de pommes de terre soient gérés pour éliminer toutes sources de contamination !
Les premières observations du mildiou sur tas de déchets ont été faites dans les Hauts-de-France dès le 3 avril. En Normandie, les premières taches sur tas de déchets sont apparues le 16 mai. En Champagne-Ardenne, à l’heure qu’il est, on ne relève pas de tâches sur tas de déchets. Les conditions orageuses courant mai ont été favorables au mildiou et à la pousse active des pommes de terre. Lors de cette période à risque extrêmement élevé, les interventions fongicides ont été compliquées (impossibilité de passer, lessivage des produits, délais de séchage non respectés). Il en résulte, sur de petites plantules, la présence de mildiou sur tige et sur feuille.
Comprendre le développement du mildiou
Pour expliquer l’apparition actuelle du mildiou, on peut d’abord citer un cumul de poids de contamination comparable à 2007, d’après des observations réalisées à la station de Villers-Saint-Christophe. En ce qui concerne le «mécanisme» de contamination, il faut savoir que les spores contaminent le feuillage, puis pendant plusieurs jours, la maladie incube (5 à 7 jours pour des températures autour de 16-18°C). Après cette phase d’incubation, la sortie de tache a lieu quelle que soit la météo à ce moment. Par contre, si l’humidité est suffisante (hygrométrie supérieure ou égale à 87 % pendant plusieurs heures), le pourtour des taches se couvrent de sporulation en face inférieure (duvet blanc).
Sur quelques secteurs bien «arrosés» sur la fin du mois de mai, bien que les taches de mildiou n’aient pas toujours été observées, elles étaient déjà bien présentes ! En parcelle, les premières taches ne sont pas toujours visibles, il faut souvent attendre le 2e, voire le 3e repiquage pour repérer les taches. Ainsi, les cas de mildiou déclarés dans de nombreuses parcelles depuis une semaine, peuvent être liés à des premiers repiquages estimés autour du 22 mai puis 29, semaine où de nombreuses parcelles plantées courant avril étaient en cours de levée, avec des protections fongicides difficiles avec les conditions.
Adopter la bonne stratégie sur mildiou déclaré
Les souches évoluent, il est impératif de ne jamais associer de mandipropamide (Revus, Revus Top, Remiltine Flex) et d’oxathiapiproline (Zorvec) dans vos programmes curatifs pour prévenir des résistances. La cadence des traitements doit être resserrée à trois jours en croissance très active. Enfin, le premier passage est le plus important, il doit rattraper 24-36h de contamination (Cymoxanil), limiter la progression du mildiou dans la feuille ou la tige (propamocarbe) et agir sur la sporulation (exemple : amisulbron ou cyazofamide). Sur le premier passage : vous pouvez opter pour Proxanil 2 l + Ranman Top 0,5 ou Sporax 1,4 l + Cymbal 45 0,25 kg + Ranman Top 0,5 l. Sur le deuxième passage : vous pouvez être sur la même base (cymoxanil + propamocarbe + Sporicide), en respectant la réglementation : Cadence réglementaire de 7, entre deux passages de Proxanil. Attention néanmoins aux mélanges interdits avec des produits contenant du cymoxanil.