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Un guide pour favoriser l’approvisionnement local

Un document qui donne aux gestionnaires de cantines une méthode pour acheter local sans aller à l’encontre du code des marchés publics.

© JC Gutner

«Mangeons bien, mangeons local !» : c’est avec ce slogan aux accents d’injonction que le ministre de l’Agriculture a résumé la démarche qui sous-tend la publication du guide pratique destiné aux gestionnaires de cantines. En guise de préambule, ce guide consacre plusieurs pages aux conditions d’un approvisionnement local réussi, expliquant comment se renseigner sur l’offre locale, s’informer de la qualité, ou détaillant les partenaires sur lesquels s’appuyer. Mais l’objectif premier de cet outil est de donner les clés pour rédiger des marchés publics plus ouverts aux producteurs locaux. Les acheteurs peuvent ainsi favoriser les marchés spécifiques, aux montants plus faibles (repas à thème par exemple), ou l’allotissement (par famille de produits, signes d’identification d’origine, secteur géographique…) qui permettent à des petites et très petites entreprises d’être concurrentielles. Même pondérés, certains critères d’attribution des marchés, comme le mode de production ou la prise en compte des effets du transport, contribuent à valoriser l’offre locale. Le guide fera l’objet d’une information par email aux 36 000 maires de France. Avec presque 100 % de produits français dans sa cantine centrale, le ministère de l’Agriculture montre l’exemple et va travailler à décliner ces pratiques dans les services déconcentrés.

Enjeu économique
Au-delà de l’exemple, l’engagement du gouvernement se veut le signe d’une dynamique qui va s’inscrire dans la durée. Car si en cette période de crise, l’enjeu économique est fort pour la profession agricole, fortement mobilisée sur cette question, il ne faudrait pas ensuite se détourner de ce nouveau débouché si les prix remontent par ailleurs, prévient le ministre. «La France est un grand pays agricole, qui exporte à l’étranger, mais on doit aussi valoriser les débouchés locaux», ajoute-t-il.
Quant à la question des coûts supplémentaires engendrés par l’approvisionnement local, les expérimentations déjà menées dans certaines cantines semblent montrer que «quand c’est bien organisé, le prix du repas ne bouge pas», note Stéphane Le Foll. S’approvisionner en local à moindre coût est possible, à condition d’optimiser la logistique (produits de saison, revoir les grammages…). Le ministre prévoit dans six mois un premier bilan d’étape pour voir si cette stratégie de reconquête du marché intérieur porte ses fruits.
Le guide «Favoriser l’approvisionnement local et de qualité en restauration collective» est disponible en ligne sur le site du ministère de l’Agriculture (agriculture.gouv.fr/ approvisionnement-local-restauration-collective).

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