Deux salons en un pour les Hauts-de-France
La Région Hauts-de-France a dévoilé en début de semaine son programme de participation au prochain Salon international de l’agriculture, à Paris. La surprise, c’est la réédition d’un salon virtuel comme l’an dernier en parallèle à une présence physique à la Porte de Versailles.
La Région Hauts-de-France a dévoilé en début de semaine son programme de participation au prochain Salon international de l’agriculture, à Paris. La surprise, c’est la réédition d’un salon virtuel comme l’an dernier en parallèle à une présence physique à la Porte de Versailles.
On savait que l’annulation du SIA en 2021 avait créé un vide que la Région Hauts-de-France avait choisi de compenser par l’organisation d’un salon virtuel de l’agriculture. Le succès de cet événement inédit a rencontré un certain succès puisqu’environ 1 million de visiteurs y avaient participé. En 2022, alors que les organisateurs du SIA travaillent à la mise en place d’une «édition des retrouvailles», le Conseil régional des Hauts-de-France fait coup double. La vice-présidente chargée de l’Agriculture, Marie-Sophie Lesne, a en effet annoncé le 15 février un double événement : une présence de la Région et des filières régionales porte de Versailles, mais aussi un salon virtuel à suivre depuis… son salon. La raison de cette initiative ?
«Paris est un rendez-vous important, mais tout le monde ne peut pas s’y rendre, a expliqué Mme Lesne. On garde le meilleur du confinement qu’on choisit de concilier avec une participation parisienne qui est fondamentale».
Critiques sur la politique nationale
Une fois la forme de la participation de la Région présentée, le discours de la vice-présidente régionale se fait plus incisif, d’autant qu’il s’agit d’évoquer l’actualité agricole. Et les sujets ne manquent pas. «Avec l’augmentation des charges qui se poursuit, nous sommes sollicités par différentes filières», rapporte ainsi Marie-Sophie Lesne. Et cette dernière d’exposer ses attentes par rapport à la loi Egalim 2 qui a occupé nombre de débats au cours des derniers jours : «Egalim 2 impose une prise en compte des coûts de production dans la formation du prix. Cela est une bonne chose, quelque chose qui était attendu, mais j’attends maintenant de voir ce que cela va donner…» Évoquant ses « doutes », l’élue nordiste dit attendre également «de voir quelles seront les sanctions infligées à la grande distribution si elle ne respecte pas les règles». Autre sujet, les difficultés rencontrées par plusieurs filières bio : «C’est quelque chose qui nous inquiète, forcément. Ce que les filières bio vivent aujourd’hui nous rappellent qu’il faut se garder d’avoir des discours trop volontaristes. Les conversions doivent être corrélées à la demande». S’appuyant sur les chiffres du dernier recensement agricole, et constatant que l’élevage perd encore des actifs, Marie-Sophie Lesne a rappelé son souhait de «maintenir les soutiens à une profession qui reste fragile».
D’autres rendez-vous déjà en préparation
Si le SIA sera l’occasion pour la Région Hauts-de-France de mettre en avant «ses richesses» agricoles avec ses partenaires, elle devrait aussi en profiter pour partager plusieurs de ses actions en soutien à l’agriculture (plan régional pour l’agroécologie, plan Bio Hauts-de-France, appels à projets Feader pour l’agroalimentaire, aides directes pour l’installation…). Viendront ensuite d’autres rendez-vous professionnels, une fois que le SIA aura refermé ses portes : les assises régionales de l’approvisionnement local le mercredi 4 mai à Lille ; les assises régionales de l’élevage le 11 mai à Lille ou encore les assistes régionales du renouvellement des générations à Amiens, le vendredi 1er juillet…. Car pour Marie-Sophie Lesne et ses collègues de la majorité du Conseil régional, pas de doute : «L’agriculture fait partie intégrante de l’ADN de la région Hauts-de-France et représente un secteur d’avenir». Ces rencontres «grand format» s’ajouteront alors à « près de 250 rencontres et réunions sur les territoires » organisée par la Région pour définir sa stratégie agricole. Et ainsi confortent l’idée selon laquelle cette manière de faire est «inédite» en France.