Green deal : ce que veulent les ministres de l'Agriculture
La plupart des ministres de l'Agriculture de l'UE ont une nouvelle fois insisté, lors d'un débat le 27 janvier à Bruxelles, sur la nécessité d'un budget suffisant pour la Pac pour 2021-2027, surtout si celle-ci doit contribuer à une ambition renforcée en matière climatique et environnementale dans le cadre du Green deal. Une position à laquelle le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, a apporté son soutien. «Avec un budget réduit, il est évident que les résultats seront moindres», a-t-il admis. Le commissaire a par ailleurs indiqué qu'il présenterait prochainement des précisions sur la forme que pourraient prendre les éco-régimes prévus dans le premier pilier pour la réforme de la Pac afin de clarifier ce que pourraient recouvrir ces nouveaux dispositifs. De son côté, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a reconnu que les agriculteurs pouvaient être inquiets de ce Green deal, mais, a-t-il assuré, «avec les bonnes mesures, l'agriculture sera clairement bénéficiaire.» Il a notamment rappelé qu'un vaste plan d'actions pour le développement de l'agriculture biologique serait prochainement lancé. Et, dans ce cadre, Frans Timmermans a estimé que les États membres devraient réfléchir à des mesures fiscales comme une TVA réduite pour les produits issus de l'agriculture bio.
Phytos : D. Guillaume veut renforcer la législation de l'UE
Le ministre français de l'Agriculture, Didier Guillaume, a appelé, le 27 janvier à l'occasion d'un échange de vues sur le Green deal européen lors de la réunion du Conseil agricole à Bruxelles, à rouvrir le cadre législatif de l'UE sur les produits phytosanitaires afin de faciliter le retrait rapide de molécules dont la toxicité est avérée. Cette révision du paquet Pesticides de 2009 devrait également permettre le développement de solutions alternatives de biocontrôle. «Nous avons en France un objectif de réduction de 50 % de l'usage des produits phytosanitaires de synthèse et je regrette que la stratégie européenne "de la fourche à la fourchette" ne prévoie pas ce type d'objectifs», a souligné Didier Guillaume.