Pulvérisateur
La pulvérisation assistée par GPS
Pulvérisateur
Du jalonnage à la modulation en passant par la coupure de tronçons, le GPS améliore la précision d’application des intrants et facilite la maîtrise des appareils.
La suppression de la tâche fastidieuse du jalonnage a sûrement été le meilleur argument pour faire décoller les ventes de systèmes de guidage par GPS. Plus que le gain de précision, c’est la simplification du travail et le gain de temps qui ont rapidement convaincu les utilisateurs. Car comme le rappelle Caroline Desbourdes, spécialiste agriculture de précision chez Arvalis institut du végétal, «en ayant réalisé des mesures chez des agriculteurs, la marge d’erreur est d’environ 15 cm chez ceux qui réalisent un jalonnage spécifique. Pour ceux qui jalonnent avec les traces laissées au semis, le recouvrement est d’environ 10 cm entre passage de semoir. On estime ainsi à environ 2 %, la surface de recouvrement moyenne. On peut espérer récupérer 1 % de la surface avec un système d’autoguidage recevant une correction gratuite. Mais il faut une correction dGPS payante ou du RTK pour approcher les 2 %».
Profitant du signal GPS des systèmes de guidage, les constructeurs ont développé des dispositifs de gestion automatique de l’ouverture et de la fermeture des tronçons de rampe. En effet, même avec l’aide d’un système de guidage, il est très difficile de gérer la pulvérisation dans les fourrières, les pointes et les bordures avec des rampes de grande largeur. L’automatisme offre une bien plus grande précision que les impressions visuelles de l’utilisateur. «Avec une hypothèse de 100 % de recouvrement et une précision de guidage de 15 cm, la coupure de tronçons assure un gain de surface de 3 %», estime Caroline Desbourdes. Quant aux constructeurs, ils annoncent pour la plupart des gains de 3 à 5 % avec cet équipement qu’ils proposent tous en option à des prix variant de 3 000 à 5 000 euros.
Un gain de 3 à 5 % avec la coupure de tronçons
Un gain de 3 à 5 % avec la coupure de tronçons
Les marques, disposant d’une console multifonction (souvent Isobus) pour piloter le pulvérisateur, intègrent le dispositif de coupure à ce même boîtier. C’est le cas des consoles GreenStar de John Deere, Novatop de Tecnoma (Müller Elektronik), Isomatch Tellus de Vicon, Amatron 3 de d’Amazone, Kuhn REB3. D’autres constructeurs utilisent un deuxième boîtier servant au guidage et à la coupure de tronçons, fournit par un spécialiste des outils GPS. Ainsi, Trimble équipe Hardi-Evrard et Berthoud. Ce dernier, tout comme Vicon, offre une deuxième solution avec Teejet qui fourni également son boîtier à Lemken. Caruelle-Séguip utilise le boîtier Raven. Progressivement, les constructeurs assurent la compatibilité de leur régulation avec différentes solutions du marché. Et pour les agriculteurs déjà équipés d’un système de guidage, la plupart des dispositifs de coupure sont en mesure de récupérer le signal GPS d’une antenne existante. Concernant l’équipement du pulvérisateur, il est préférable d’opter pour un modèle équipé d’une circulation continue qui offre une plus grande réactivité à l’ouverture et la fermeture de la pulvérisation.
Dans le fonctionnement, le système enregistre les zones traitées au fur et à mesure de l’évolution du pulvérisateur dans la parcelle. Il active ensuite automatiquement la fermeture et l’ouverture des tronçons en fonction de la configuration de la parcelle et de la trajectoire de la rampe. Sachant que l’information GPS est captée sur le tracteur, un paramétrage est nécessaire pour tenir compte de la distance séparant l’antenne de la rampe et de la trajectoire du pulvérisateur.
Moins d’intérêt pour la modulation
Cette dernière est conditionnée par le point d’attelage du tracteur et par la présence d’un timon suiveur ou d’un essieu directeur. L’utilisateur peut choisir son taux de recouvrement pour définir si la coupure du tronçon intervient en début ou en fin de recroisement du tronçon (triangle de recroisement ou de manque). Particularité de certains dispositifs, l’utilisation de la cartographie de la parcelle permet l’activation de l’automatisme sans détourage préalable. Cette cartographie est la base des fonctions de modulation et de documentation parcellaire qui peinent à se développer, faute de compatibilité entre les formats utilisés pour la cartographie. «Même avec des consoles Isobus capables de gérer la modulation», indique Carolines Desbourdes. Encore peu répandue, la modulation au pulvérisateur concerne surtout les épandages d’azote liquide, notamment pour le colza. Elle s’effectue soit en fonction de cartes de préconisation établies à partir d’images satellites (cartes FarmStar) ou de mesures de l’hétérogénéité des sols, soit à partir d’analyses de la biomasse en temps réel (Hydro N-Sensor, Green Seeker, Crop Seeker…).