L’enseignement agricole, terreau d’avenir
Marqué par une hausse des effectifs et une diversification de ses formations, l’enseignement agricole poursuit sa mue : davantage de filles, des filières plus diversifiées, plus innovantes aussi, toujours en lien avec les territoires.
«La recherche et la formation sont des leviers indispensables pour répondre aux besoins urgents du monde agricole et rural et lui permettre de relever les défis auxquels il est confronté.» À travers les propos de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, on comprend la nécessaire articulation entre les nouveaux modèles agricoles à trouver et l’enseignement qui lui est dédié. Les résultats se traduisent de manière très concrète par la mise en place d’exploitations agricoles et d’ateliers technologiques qui participent à la transition vers des systèmes de production alliant performance économiques, sociales et environnementales. Près de 200 exploitations en polyculture élevage, grandes cultures, horticulture-arboriculture, viticulture, aquaculture (dont 123 disposent d’au moins un atelier conduit en agriculture biologique) et 23 ateliers technologiques forment, dans toute la France, les élèves en privilégiant la démons- tration et l’expérimentation.
Plus d’apprentis
Une diversification qui se traduit dans les effectifs : depuis 1975, le nombre d’élèves dans l’enseignement agricole a progressé de plus de 65 %*. Cette hausse est particulièrement notable dans l’apprentissage, avec un nombre d’apprentis qui a plus que doublé entre 1975 et 2017. L’alternance constitue aussi une voie de formation importante : 112 000 élèves et apprentis suivent cette voie : quatre sur dix se forment dans le secteur des services en milieu rural, un tiers dans celui de la production agricole, deux sur dix dans l’amé- nagement des espaces et la protection de l’environnement et, pour le reste, dans la transformation alimentaire et les secteurs non agricoles.
Les établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage ont aussi connu une forte croissance de leurs effectifs. Le nombre d’étudiants accueillis dans ces établissements a presque triplé sur la même période. Et l’on constate que l’enseignement agricole s’est aujourd’hui ouvert davantage à la dimension internationale.
Autre facteur notable, l’offre de formation de l’enseignement supérieur agricole s’est aussi diversifiée, avec des classes préparatoires aux grandes écoles, mais aussi, des masters et des doctorats. Et de nombreuses ex- périmentations en matière d’innovation pédagogiques sont en cours, avec dix-huit établissements scolaires sous statut d’expérimentation et trois impliqués dans des lieux d’éducation associés.
Les établissements agricoles sont aussi un atout pour les territoires : l’animation et le développement font d’ailleurs partie de leurs missions. Des collaborations se mettent ainsi en place avec les établissements d’enseignements supérieurs et organismes de recherche. Les enseignants participent aussi à la mise en œuvre de projets tels que l’évolution des productions agricoles et agroalimentaires, l’éducation socio-cultu-relle, le développement territorial et la coopération internationale, contribuant ainsi à placer l’en- seignement agricole et, plus largement, l’agriculture, au centre des enjeux.
*Source : ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
Chiffres clés
806 établissements scolaires en France dont 430 lycées agricoles
37 % du budget du ministère de l’Agriculture
210 000 élèves
46 % des élèves sont des filles (contre 20 % en 1975)