Les JA enquêtent sur la restauration hors domicile
Tandis que la préfète organisait un comité d’urgence pour l’élevage dans la Somme ce 28 juillet, une délégation de Jeunes Agriculteurs de la Somme a mené une action de surveillance de la restauration hors domicile.
Le directeur général du Crédit agricole, Guillaume Rousseau (premier à droite), aux côtés de la délégation JA au restaurant d’entreprise.
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AAP
Une première visite a été menée à la cuisine centrale d’Amiens. Reçue par Franck Benoit, responsable du site, la délégation a pu librement poser ses questions. Aujourd’hui, cette cuisine centrale, dont le fonctionnement est dicté par la politique de la Ville, montre une réelle transparence sur ses approvisionnements. La Ville a une réelle volonté de fournir à ses 58 restaurants scolaires (maternelles et primaires) des produits biologiques, locaux et français.
Effectivement, après une visite dans les frigos, les JA ont été agréablement surpris de constater que le cahier des charges est respecté. A la journée, ce sont près de 7 000 repas qui sont servis. Ils sont composés de 20 % de produits biologiques et de 100 % de viande française. Les fruits et légumes sont principalement issus de la production française, voire locale, quand la production sur place le permet ! Soulignons que la cuisine centrale est accompagnée par la Chambre d’agriculture de la Somme et utilise la plateforme Somme Produits Locaux. Un projet de création de légumerie est également en cours.
Les Jeunes Agriculteurs de la Somme ont été invités à revenir dès septembre lorsque la chaîne de production battra son plein. «Il est possible de manger local s’il y a une volonté de la collectivité», conclut Marc Hossart, membre de bureau des Jeunes Agriculteurs de la Somme.
Dans la cuisine d’entreprise du Crédit agricole
Dans un second temps, les Jeunes Agriculteurs se sont rendus dans la cuisine d’entreprise du Crédit agricole, gérée par la société Eurest du groupe Compass. Après un premier accueil par le gérant, plutôt glacial, la délégation a dû se rendre au Crédit agricole Brie Picardie pour demander l’autorisation de pénétrer dans les cuisines du restaurant d’entreprise.
«Nous ne contrôlons pas les approvisionnements d’Eurest, mais nous allons venir vérifier avec vous», proposait Guillaume Rousseau, directeur général. La délégation, rejointe par Guy Proffit, président du Crédit agricole Brie Picardie, s’est donc rendue une seconde fois au restaurant d’entreprise. Les constats sont mitigés, et il est temps que les sociétés privées de restauration collective retroussent leurs manches et prennent plus d’engagements pour soutenir le «produire et manger français».
Si les frigos et congélateurs contenaient de la viande française, à «98 % d’origine française» faisait remarquer le gérant du restaurant, il n’y a «aucune traçabilité pour la volaille». Effectivement, le constat est sans appel. La plupart de la viande contrôlée est d’origine française, mais il n’y a aucune indication sur la volaille. De la viande de porc provient même de Belgique et de Pologne ! Même constat pour les fruits et légumes : ils proviennent à 100 % de l’étranger !
Le gérant déclarait que la société Compass, à la demande des clients, peut proposer dans ses restaurants jusqu’à 100 % d’origine française. Il est donc plus que nécessaire, que «nous, clients de ces restaurants d’entreprise, demandions à ce groupe qu’il prenne ses responsabilités et soit à l’écoute des volontés de sa clientèle !», disent les JA.
Ces actions de surveillance répondent à l’appel national lancé par la Fnsea et JA et suivent la stratégie syndicale fixée pour cet été. Après avoir débusqué la semaine dernière une première famille de «planqués» - les transformateurs privés - la deuxième famille a été trouvée. Il s’agit de la restauration hors domicile. Le jeu des sept familles se poursuit. A qui le tour ? Suite au prochain numéro.