Fourrages
Maïs : assurer le semis, c’est assurer le rendement
Les semis de maïs 2025 vont bientôt débuter. La densité et la levée homogène sont les deux constituantes du rendement final. Réussir l’implantation, c’est faire un grand pas vers une récolte satisfaisante aux retombées économiques évidentes.
Les semis de maïs 2025 vont bientôt débuter. La densité et la levée homogène sont les deux constituantes du rendement final. Réussir l’implantation, c’est faire un grand pas vers une récolte satisfaisante aux retombées économiques évidentes.






Le maïs est une plante de jour long, elle a besoin de beaucoup de lumière pour assurer son cycle de développement jusqu’à maturité complète. En le semant tôt, le maïs a toutes les chances de bénéficier d’un maximum de soleil. C’est la condition pour choisir des variétés avec un indice élevé qui offrent un potentiel de rendement supérieur. Semer tôt une variété à indice faible est une solution pour anticiper une rupture de stock fourrager en fin d’été. Il sera alors possible de récolter la parcelle afin faire la jonction avec le reste de la récolte plus tardive. En cas d’évolution d’effectif, il est plus que judicieux d’actualiser le bilan fourrager au début du printemps. En effet, trois vaches de plus sur une année, c’est un hectare de maïs de plus !
Un coup de «pousse»
Une bonne préparation de sol évite au maximum le tassement en profondeur. Les racines doivent pouvoir se développer rapidement pour faire face à un éventuel stress thermique et hydrique en mai ou en juin et prendre le relais des réserves du grain.
En semis précoce, la température du sol peut être légèrement inférieure à la recommandation (10°C) avec une minéralisation encore en sommeil. L’apport d’une partie de la fumure sous forme d’engrais à effet «starter» fournit directement les éléments nécessaires à la bonne croissance de son système racinaire. Cette pratique sécurise le sevrage du maïs, période pendant laquelle l’alimentation de la plante passe progressivement des réserves de la graine à l’autotrophie. À ce stade, c’est le système racinaire et les feuilles, avec la photosynthèse, qui prennent le relais.
Un semoir en bon état
Le maïs est une plante sensible à la concurrence. Un semis est réussi lorsque la levée est homogène et que toutes les plantes se développent en même temps sans se concurrencer entre elles. Un écart d’une feuille de stade sur le développement du maïs entraine jusqu’à 20 % de perte de rendement. Régularité de profondeur et d’écartement sont gages d’un semis réussi. Pour y parvenir, un semoir bien réglé et en bon état est indispensable.
Les socs ou les pointes sillonneuses ne doivent pas présenter de signe d’usure excessive. Ils garantissent la formation d’un sillon en forme de V dans lequel la graine reste bien en place. Des socs usés forment des sillons plus évasés (en forme de U ou de W) pouvant entrainer des irrégularités de profondeur et d’écartement sur la ligne de semis. De même, les disques ouvreurs, les roues de jaugeage, d’appui ou de fermeture sont des pièces d’usure ; elles doivent être contrôlées.
Enfin, pour déposer la graine de manière régulière sur le rang et à une profondeur constante, la vitesse d’avancement doit être comprise entre 4 et 6 km/h. Elle est à adapter selon les conditions. Il est indispensable de contrôler régulièrement le résultat en mesurant la distance entre les graines dans le sillon. Cela assure la bonne densité de semis, autre paramètre important.
La densité de semis
Une variété précoce implique une densité de semis un peu plus élevée pour faire face à une perte légèrement supérieure. Si l’objectif est d’obtenir 100 000 pieds par hectare, il faut augmenter ce chiffre de 5 à 15 % selon la date, les conditions et autres ravageurs (corbeaux, mouche du semis…). En revanche, les variétés à indice élevé ont généralement une capacité de développement supérieure et peuvent être semées à des doses un peu plus faibles (90 à 95 000 pieds par hectare).
Il est difficile de préconiser une date de semis optimale. Mais, il faut envisager de sortir le semoir dès le début du mois d’avril, si le sol est suffisamment ressuyé et réchauffé. Il existe une certaine crainte des gelées tardives qui pourraient pénaliser la plante, mais en réalité le risque lié à une mauvaise préparation du sol ou à des conditions de semis défavorables est plus important. Ainsi, lorsque les conditions sont réunies, il faut saisir l’opportunité de semer tôt.
Le danger des mycotoxines
D’après les analyses compilées par l’observatoire des mycotoxines, les ensilages de maïs 2024 ont une teneur en mycotoxines moins forte qu’en 2023, mais nettement plus importante qu’en 2022. Pour rappel, les mycotoxines DON et NIV impactent les résultats de production, l’efficacité alimentaire et l’immunité (baisse de la production, augmentation cellulaire…). Tandis que ZEA pénalise la reproduction (kystes, chaleurs irrégulières…).
Le risque de développement de mycotoxines s’accroit avec les conditions humides et l’absence de froid. Elles sont également favorisées par des pratiques culturales :
• Monoculture du maïs ou rotation céréales/maïs
• Présence de résidus de récolte : le labour est recommandé pour enfouir les spores, il permet de diminuer de 30 % les DON et 70 % ZEA,
• Récolte tardive
• Choix variétal : opter pour des variétés plus résistantes à la fusariose.
Les mycotoxines ne sont pas visibles à la récolte, seule une analyse de la ration ou du fourrage permet de valider ou non leur présence.