Nouvelle base de paiement chez Saipol
Quels enjeux pour nos producteurs de colza ?
Les bruits qui courraient sur les marchés sont désormais confirmés. Dès cette année, tous les contrats d’achat de colza par Saipol, filiale de Sofiproteol, seront réalisés sur une base de 42 % d’huile, au lieu des 40 % auparavant. Saipol explique notamment cette décision par un écart existant entre le Matif et le marché physique de 7 à 10 %. Cette évolution pourrait, selon lui, permettre de réduire de trois points cette différence.
Dans un climat économique et réglementaire de prix difficile et d’accumulation réglementaire qui handicapent déjà la compétitivité des exploitations, les producteurs accueillent la nouvelle avec inquiétude. Etant donné qu’ils reçoivent une prime de 1,5 % par point d’huile, cette hausse représente concrètement deux points sur-primés en moins, soit une baisse estimée à environ 10,5 € la tonne de colza livrée.
Ces inquiétudes du terrain ont alimenté un débat animé au conseil d’administration de la FOP (Fédération des producteurs français d’oléagineux et de protéagineux) le 13 avril dernier, avec pour objectif de mieux appréhender l’impact de cette nouvelle base de prix. Le conseil d’administration s’est montré favorable à cette dernière, en exprimant toutefois des conditions sine qua non.
Elle a appelé Saipol à compenser intégralement tout changement de modalités de paiement des producteurs, et ce, tant que le marché à terme ne prend pas en compte une référence de 42. L’organisation syndicale appelle à plus de transparence au sein de la filière et rejette toute évolution qui se ferait sans prise en compte des impacts économiques sur les exploitations.
Saipol a finalement souhaité clarifier sa démarche, en adressant un courrier à l’ensemble des collecteurs de graines. Il y confirme le paiement de la graine sur une base de 42, tout en assurant une compensation intégrale de la différence de prix, et ce, jusqu’à ce que le Matif intègre cette base, soit un impact nul sur le prix payé au producteur.
L’initiative de Saipol devrait relancer les débats au sein de l’interprofession, notamment celui de la répartition de la valeur ajoutée au sein de la filière.