Un antidumping indigeste sur les frites européennes
La Commission européenne juge « excessifs » les droits de douanes de la Colombie sur l'importation de frites surgelées produites en Europe ; ce qui la conduit à l'attaquer devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Ainsi qu’elle l’avait annoncé mi-octobre, la Commission européenne vient de mettre sa menace à exécution en portant le 15 novembre devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) un différend concernant les mesures antidumping, illégales selon elle, imposées depuis novembre 2018 par la Colombie sur les frites congelées en provenance de Belgique, d’Allemagne et des Pays-Bas.
« Malgré de nombreuses interventions et en raison de l’absence d’une réponse satisfaisante, nous passons maintenant à l’étape suivante en lançant une procédure devant l’OMC. Toutefois, nous espérons résoudre l’affaire dès que possible, lors des prochaines consultations de l’OMC, dans le cadre de la première phase de la procédure de règlement du différend », a indiqué le même jour la commissaire au Commerce, Cécilia Malmström. Cette première étape consiste en une consultation de 60 jours. À l’issue de ces consultations et à défaut d’une solution négociée, l’UE peut demander à l’OMC de créer un groupe spécial chargé de statuer sur le différend.
Compris entre 3 et 8 %, ces droits de douane sont injustifiés et incompatibles avec le droit de l’OMC aux yeux des Européens. Ils affectent près de 85 % des exportations communautaires de frites congelées à destination du marché colombien, ce qui représente plus de 19 millions d'euros par an.