2020 : première vendange à La Cour de Bérénice
La Cour de Bérénice, à Terramesnil, était le premier domaine viticole de la Somme. Maximilien de Wazières, passionné de vin, a planté sa vigne en 2017 et vendangera cet automne.
Maximilien de Wazières est le premier à avoir cru en sa terre samarienne, pour la production de vin. Le céréalier et vigneron, à la tête d’une exploitation de 200 ha, a planté sa vigne en 2017 et 2018. «Quand j’ai repris la ferme familiale en 2011, j’ai voulu la diversifier pour la pérenniser», nous confiait-il il y a deux ans. La baisse des aides et les prix des céréales très volatiles ont été les principales motivations. Maximilien et sa femme, Sarah, amateurs de bon vin depuis toujours, ont l’idée d’une vigne depuis un moment. La nouvelle règlementation de 2016, qui libéralise les plantations de vignes, est un déclic.
Le domaine viticole La Cour de Bérénice (du nom de la fille aîné du couple) de 3,5 ha, qui a nécessité un investissement de plusieurs dizaines de milliers d’euros, est le fruit d’un travail de réflexion : choix minutieux de la parcelle, avec études de sol préalables, dans les terres pentues, calcaires, avec une exposition plein sud, qui bénéficient donc d’un ensoleillement idéal. Les sépages, le Chardonnay et le Pinot Noir, ont été retenus car ils seraient les mieux adaptés au terroir. Des vins tranquilles seront donc produits, 70 % de blanc et 30 % de rouge.
La plantation a aussi été étudiée pour une bonne adaptation : «Les vignes sont hautes et larges, avec un écartement des rangs de vigne de trois mètres et une hauteur de grappe de 70 cm. Cette technique permet d’adapter parfaitement le vignoble aux climats septentrionaux. Nous limitons ainsi l’impact des gelées tardives, maintenons un feuillage aéré pour limiter le développement des maladies et favorisons un meilleur ensoleillement des raisins», explique Maximilien.
Une belle promesse
Trois ans après la première plantation, le résultat est encourageant : «Les vignes se portent bien, et grâce aux deux beaux étés que nous avons eus, nous avons pu procéder à une récolte test début octobre 2019.» La vinification se fait également à la ferme : la récolte, égrappée et foulée, a subit une fermentation alcoolique et malolactique. «Nous avons fait deux fûts bourguignons de 228 l de blanc, et un fût de rouge. Le Chardonnay devrait être mis en bouteille avant la récolte de cette année, et le vin rouge un peu plus tard». Les premiers tests s’avèrent positifs : «le laboratoire qui nous suit, Moreau œnologie, près de Beaune, nous a dit que nous étions dans les clous. Pour le goûter régulièrement, je pense que mon vin va être bon… Mais c’est un peu mon bébé, difficile d’être objectif (rires).»
Maximilien de Wazières est plus que jamais emballé par son projet, pourtant très chronophage. «Il ne faut pas compter ses heures. C’est aussi un travail très technique, et il faut du temps et de la curiosité pour acquérir les compétences. Mais quand on aime ça, s’est absolument génial !» Rendez-vous fin septembre-début octobre pour une première «vraie» vendange. «Dans une ambiance conviviale», assure le vigneron.
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Vers la HVE ou le bio
Produire dans le respect de l’environnement est dans l’esprit de Maximilien de Wazières, et cela vaut pour les céréales comme pour la vigne. Dans le vignoble, par exemple, les inter-rangs ont été enherbés pour limiter l’érosion, concurrencer la vigueur de la vigne et réduire la propagation des maladies. «J’avais pour idée de convertir les vignes en bio, à terme. La certification HVE (Haute valeur environnementale), semble aussi intéressante. Nous devons étudier les cahiers des charges, amis il me semble que l’exploitation, déjà bien pourvue en haies, en chemins, et menée dans un esprit de réduction des intrants, s’y prête bien.»