250 agriculteurs crient leur ras le bol
La FDSEA et JA se mobilisent contre l’application de la directive Nitrates et le classement en zones vulnérables
Marc Hossart l'a exprimé : dans toutes les assemblées cantonales Fdsea ou JA qui se sont déroulées depuis quelques semaines, le point de non retour a été atteint en matière de contraintes pseudo environnementales, et la colère gronde. Il aura fallu en ce début de semaine que l'on creuse un peu pour se rendre compte qu'il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... En ligne de mire, Dominique Bur, préfet du Nord Pas de Calais, en charge de définir le nouveau périmètre des zones vulnérables, qui s'apprête semble-t-il a prendre un arrêté classant la masse d'eau de l'Authie en zone vulnérable, et ce malgré les avis officiels et successifs de la chambre d'agriculture, du conseil général de la somme, du Codherst, et du comité de bassin de l'agence de l'eau. Si le premier organisme est quasi exclusivement composé d'agriculteurs, on ne peut pas en dire autant des autres, et leur avis est censé compter! Ni une, ni deux, c'est mardi en fin d'après midi que la mobilisation est lancée, et quelques coups de fils et SMS plus tard, c'est plus de 250 agriculteurs présents ce jour dans Amiens. Objectif: non seulement montrer que la mobilisation est toujours là pour l'Authie, mais aussi dénoncer la dérive environnementaliste des contraintes, qui asphyxie et tue peu à peu la diversité de l'agriculture, et donc, ironie de l'affaire, qui nuit au final à l'environnement. "le seul assolement qui apporte des garanties de faisabilité dans ces règles, c'est une rotation blé colza ou tout jachère !" rappelle Olivier Faict, reçu avec Laurent Degenne, Marc Hossart et Benoît Rigolle, pendant que le cortège achevait son tour de ville, laissant ça et la des traces de son passage. "Après tout, si on ne peut plus épandre dans les champs, il faut bien le faire quelque part" soulignent Françoise Crété et Mathieu Pégard, secrétaires généraux de la Fdsea et de JA.
De l'entrevue ressortent plusieurs éléments : le Préfet Cordet confirme l'orientation que son homologue s apprête à prendre. Et si des pistes sont évoquées pour infléchir encore cette décision si c est encore possible, l'engagement est pris par la Fdsea d'attaquer un éventuel arrêté au Tribunal Administratif. Mais plus encore, Laurent Degenne confirme un durcissement des actions : "grève des boues urbaines pour commencer, puis d'autres opérations à venir". Et de dénoncer le signal extrêmement négatif envoyé à toute la profession agricole en général, et en particulier aux éleveurs qui sont une fois de plus les plus exposés : "nos positions sont et seront d'autant plus fermes que le débat sur l'Authie nous a obligés à mesurer nos efforts, les quantités de nitrates rejetés dans les sous-sols, et que nous avons aujourd'hui la preuve de la qualité de notre travail!". Seul point positif de l'entrevue, le sentiment exprimé par l'administration que les mobilisations engagées au niveau national sont en train d'infléchir la ligne du gouvernement sur le contenu du futur plan d'actions des zones vulnérables. Tant mieux, car à n'en pas douter, celui ci devrait, s'il était acté en l'état, déclencher d'autres hostilités! En tout cas, les agriculteurs sont toujours prêts à se mobiliser !