Adventices : comment maîtriser les mauvaises herbes ?
Une identification précise et fiable des mauvaises herbes s’impose pour mieux les maîtriser. Mode d’emploi.
Depuis des décennies, les pratiques de désherbage utilisées ont toujours eu tendance à sélectionner telle ou telle adventice. Généralement, les mauvaises herbes lacunes de certains herbicides ont été indirectement sélectionnées et se sont souvent largement propagées sur le terrain. C’est le cas, par exemple, du séneçon qui est le point faible du diflunicanil (Compil…) ou de la renouée liseron qui est le trou de désherbage du Mikado…
Depuis quelques années, il faut bien aussi constater une baisse générale de l’efficacité des désherbages, que ce soit par le développement des phénomènes de résistance, mais aussi par la réduction générale de l’offre de produits herbicides.
Dans ce contexte, bien identifier toutes les mauvaises herbes au stade jeune est aujourd’hui incontournable, que ce soit pour adapter la lutte à un stade précoce ou adapter le choix des produits herbicides. Toute erreur entraînera des mauvaises efficacités, une nuisibilité sur la culture ou d’autres cultures de la rotation et des traitements supplémentaires.
Qui est qui ?
Parmi les mauvaises herbes résistantes, pouvoir discerner, à coup sûr, vulpin, ray-grass et agrostis, devient indispensable pour choisir le bon herbicide au bon stade.
Petit rappel. Le vulpin est une préfoliation enroulée, avec une ligule régulièrement dentée et une absence d’oreillettes. L’agrostis, lui, est une préfoliation enroulée, avec une ligule irrégulièrement dentée et une absence d’oreillettes. Le ray-grass anglais est, de son côté, une préfoliation pliée. C’est une plante glabre et brillante, qui présente des oreillettes. Enfin, le ray-grass d’Italie est une préfoliation enroulée, avec une ligule tronquée et courte, et présentant des oreillettes.
Mais, au-delà de ces adventices graminées, il faut ajouter des plantes émergeantes. Soit des plantes présentes dans le passé, qui avaient disparu, et qui reviennent tel le coquelicot ou d’autres plantes, jusque-là inconnues ou presque, qui se rencontrent de plus en plus régulièrement (compagnon blanc, datura …).
Si, parmi les plantes émergentes, le bleuet fait quelquefois parler de lui, le coquelicot revient en force depuis les premiers cas de résistance au sulfonyl-urées. Comment le reconnaître dès la levée ? Il s’agit, dès la levée, de deux petits cotylédons tronqués, nettement plus longs que larges, en forme de bâtonnet avec une nervure centrale jaune.
Autre plante des rotations céréalières en progression : le compagnon blanc. Parfois difficile à reconnaître au stade jeune (cotylédons elliptiques à ovales, sessiles, sommet en pointe), il l’est plus facilement en juin, lorsque ses fleurs dépassent des céréales.
Dans les cultures de printemps, l’arroche progresse, souvent confondue avec le chénopode.
Depuis quelques années, à la faveur de printemps plus chauds, la présence des graminées estivales telles que Panic, Sétaire, voire Digitaire, progresse elle aussi. Ce sont autant de plantes qu’il faut savoir identifier pour adapter les programmes de désherbage au stade précoce.
Pour aller plus loin
Formation : reconnaître les adventices en système grandes cultures pour mieux les gérer (1re partie)
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Contact : Sandrine Evain au 03 22 93 51 20
ou à s.evain@somme.chambagri.fr