Afdi Picardie partenaire des paysans du Burkina et de Madagascar
Accompagner le développement de l’agriculture en Afrique dans un partenariat avec les organisations agricoles locales.
Les membres d’Afdi Picardie étaient en assemblée générale, jeudi 16 mai à Beauvais, sous la présidence de Bertrand Venet qui a rappelé la raison d’être de cette structure : la solidarité internationale par et pour les agriculteurs et la lutte contre la faim et la pauvreté. Afdi Picardie exprime cette solidarité par des actions de développement de l’agriculture au Burkina Faso et à Madagascar, et par un programme de formation des agriculteurs. Afdi Picardie regroupe environ 300 adhérents individuels et une trentaine de partenaires institutionnels, dont les principales organisations professionnelles agricoles qui apportent leur concours financier aux différentes actions menées en Afrique. Les actions 2012 ont été présentées par Bruno Demory, secrétaire général d’Afdi Picardie, et Luc Allard, nouveau membre.
Conseils à l'exploitation familiale au Burkina Faso
Au Burkina Faso, en partenariat avec une structure locale, le Cagef (centre d’appui à la gestion des exploitations familiales), c’est un travail en groupes de conseils à l’exploitation familiale; des conseils de gestion ou de techniques, sur la rotation des cultures, les assolement, la conservation des sols ; ils portent aussi sur les productions, traditionnelles comme le mil, l’arachide, le sésame ou le coton, ou celles qui se développement comme le maïs ou le riz pluvial, dans les exploitations dont la surface moyenne n’est que d’une douzaine d’hectares, toujours travaillés avec la traction animale, même si des tracteurs ont fait leur apparition. Le problème reste celui du développement de la production agricole, d’abord pour permettre l’autosuffisance alimentaire des populations rurales, qui sont largement majoritaires, et tenter de nourrir une population croissante. A noter aussi un important travail mené pour la scolarisation des enfants.
Après 15 ans de partenariat, Afdi réduit son soutien au Cagef qui devrait arriver à devenir autonome, d’ici la mi-2015, en réduisant progressivement l’appui technique et logistique. Le transfert des compétences et de la gestion de cette structure est déjà engagé, dans l’espoir de son équilibre financier.
Filière cacao à Madagascar
A Madagascar, le partenariat avec une autre structure professionnelle, l’Adaps, est terminé depuis fin 2012. Il a duré dix ans. Un gros travail a été fait, avec les paysans, sur les productions qui pouvaient être développées dans cette région, en particulier le cacao, avec l’organisation d’une filière de cacao durable, la vanille, et dans une moindre mesure le maraîchage. Deux projets sont toujours menés : le cacao AAA avec Nespresso et quatre coopératives du Bas Sambirano, et le cacao Rainforest Alliance, avec trois coopératives du Haut Sambirano. Là encore, un appui technique et d’organisation commerciale est apporté et la transmission des connaissances ou des compétences est faite par l’intermédiaire de paysans vulgarisateurs. Neuf bâtiments de stockage du cacao ont été réceptionnés fin 2012 dans cette région, avec un financement du conseil général de l’Oise, de la coopérative Agora et du Rotary Club de Soissons.
Afdi fait sa promotion
Vincent Yver a présenté le travail de promotion d’Afdi Picardie dans notre région : des actions de communication sur l’éducation au développement agricole et rural des pays du Sud, qui doit tenir compte du contexte humain, économique et pédo-climatique de ces régions. Parmi ces actions, la participation au festival du film «Alimenterre», un partenariat avec les étudiants de LaSalle Beauvais pour les Ovalies ; ou encore celle des jeunes agriculteurs de l’Oise qui, dans le cadre d’une mobilisation syndicale pour une meilleure gestion des terres agricoles, ont remis en culture une terre expropriée mais laissée en friches près de Beauvais ; le bénéfice de la culture de blé, qui s’est élevé à 7.000 €, a été versé à Afdi Picardie.
A niveau national, une réforme d’Afdi est engagée, a expliqué Bertrand Venet, dans le but de renforcer son fonctionnement démocratique. «Nous sommes très ouverts pour d’autres projets d’autant que le monde évolue au Sud et que nous sommes entrés dans une phase de décroissance : il faut faire face à une baisse des financements publics. Des partenariats nouveaux sont à trouver, obligeant à agir en professionnels». Une demande des membres fondateurs d’Afdi est faite pour des interventions dans les pays du Maghreb.