Affaire Adama : négociation en cours
La CGB est toujours en négociations avec Adama, fabricant qui a commercialisé des produits phyto non conformes, pour dédommager les planteurs et les sucriers impactés. Le tout devrait se régler à l’amiable.
La CGB est toujours en négociations avec Adama, fabricant qui a commercialisé des produits phyto non conformes, pour dédommager les planteurs et les sucriers impactés. Le tout devrait se régler à l’amiable.
Dès juin, l’alerte était donnée. Des problèmes de phytotoxicité étaient redoutés suite à l’utilisation de certains lots d’herbicides du fabricant Adama France.
L’issue de cette affaire est aujourd’hui connue : 8 000 ha (dont 500 ha dans la Somme) de betteraves traitées au Goltix Duo ou au Tornado Combi sont arrachées précocement et seront à destination de la filière éthanol au détriment du sucre. Leurs pulpes seront commercialisées auprès des agriculteurs méthaniseurs. Ces produits contenaient du diflufénican, molécule herbicide homologuée sur pommes de terre et céréales, mais pas sur betteraves sucrières. «Avec le ministère, la filière a tout fait pour que le principe de précaution soit respecté. Notre avenir en dépend», explique Dominique Fievez, président de la CGB Somme. 7 000 autres ha (aucun dans la Somme), traités au Marquis, ont, eux, été totalement détruits. Ce produit contenait du diuron, du bromacil et de la carbétamide, trois substances actives interdites en Europe.
Pour les planteurs comme pour les industriels et les distributeurs, la perte liée à la destruction est évidente. Mais la CGB mène aussi des négociations avec le fabricant pour le dédommagement des betteraves traitées au Goltix Duo et au Tornado Combi. «Ces betteraves seront traitées à part. Les arrachages sont soit précoces, soit tardifs, ce qui signifie que le rendement est impacté et qu’il en découle une perte de chiffre d’affaires», précise Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint de la CGB Somme.
Préjudices «par ricochet»
La filière souhaite aussi soulever les impacts «par ricochet» que subiront les planteurs concernés. «La question de la gestion des adventices pour les autres cultures se pose.» Enfin, et surtout, la filière espère que les planteurs obtiendront une indemnisation pour préjudice moral. «Les agriculteurs n’y sont pour rien, mais cet événement est traumatisant», regrette Dominique Fievez. Les négociations, menées à l’amiable, semblent sur la bonne voie. «Les indemnisations devraient être versées suffisamment tôt pour ne pas créer de retard de trésorerie», espère Jean-Jacques Fatous.