Affaire Lubrizol : les mesures s'assouplissent pour les agriculteurs samariens
La préfète de la Somme était en visite jeudi 3 octobre, dans trois exploitations agricoles puis à la rencontre des agriculteurs installés dans les communes touchées par le nuage causé par l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen.
C'est une manière «d'assurer le service après-vente». Après avoir pris un arrêté mercredi soir un arrêté assouplissant les mesures de consignation des productions agricoles dans les communes touchées par le nuage provoqué par l'incendie d'une usine d'hydrocarbures en Seine-Maritime, la préfète de la Somme Muriel Nguyen est allée à la rencontre du monde agricole, hier, jeudi 3 octobre.
Trois visites d'exploitations étaient au programme de la représentante de l'Etat, ainsi qu'une rencontre avec les agriculteurs des communes touchées – elles sont 39 dans le département, leur nombre n'a pas évolué -, en la salle des fêtes de Crouy-Saint-Pierre, avant de conclure la journée par une rencontre avec des responsables de la sucrerie de Roye et une réunion en préfecture, à Amiens.
Le 2 octobre, un nouvel arrêté préfectoral a assoupli les mesures prises le 29 septembre qui limitaient certaines activites agricoles et la mise sur le marche de produits alimentaires d'origine animale et vegetale. Ce nouveau texte devait permettre la poursuite des récoltes des vegetaux «à condition de les tracer, de les identifier et de les conserver de façon séparée sur l’exploitation».
Face aux nombreuses questions posées par les agriculteurs, le nouvel arrêté précisait également que «les cultures de vegetaux non exposes aux retombees de suies, en particulier les productions sous serre ou sous tunnel, et les denrees issues d’animaux non exposes aux retombees de suies et qui ont ete alimentes par des aliments non exposes» ne faisaient pas l'objet de mesures particulières.
Des résultats d’analyses attendus
Sur l'exploitation maraîchère de François Delporte à Picquigny, la préfète de la Somme a appelé les agriculteurs «à faire preuve d'encore un peu de patience», avant de saluer leur «professionnalisme».
Les analyses réalisées dans plusieurs exploitations agricoles du département pour déceler d'éventuelles traces de toxicité sont attendues «en début de semaine», selon la préfecture de la Somme. «Nous sommes face à un phénomène peu courant, avec de nombreuses questions en suspens», a déclaré Muriel Nguyen. Dans le doute, nous avons pris des mesures pour éviter tout risque pour le consommateur et nous avons fait preuve de transparence dès le début».
Reconnaissant aux agriculteurs des 39 communes concernées par l'arrêté préfectoral le statut de «victimes», la représentante de l'Etat a assuré les responsables professionnels agricoles d'une prise en charge de leur préjudice par l'Etat.