Emploi
Agr’innov emploi saison 2, encore plus de salariés qualifiés dans les fermes
L’action Agr’innov emploi qu’a menée le Groupement d’employeurs de la Somme a eu des résultats prometteurs, avec le recrutement en masse de saisonniers et la formation des plus motivés à des postes clés. Agr’innov emploi 2 doit aller encore plus loin. Le SRGEA80 faisait le point lors de son assemblée générale.
L’action Agr’innov emploi qu’a menée le Groupement d’employeurs de la Somme a eu des résultats prometteurs, avec le recrutement en masse de saisonniers et la formation des plus motivés à des postes clés. Agr’innov emploi 2 doit aller encore plus loin. Le SRGEA80 faisait le point lors de son assemblée générale.
«Pour moi, l’élevage, ça puait, et les éleveurs voyaient leurs vaches comme des machines à sou. J’étais plein de fausses idées. Grâce au Groupement d’employeurs de la Somme, j’ai découvert un métier passionnant.» Arnaud Joly vient d’entrer en CQP conduite d’élevage laitier, en alternance dans deux exploitations de la Somme, et s’épanouit pleinement dans ses missions. Il a mis un premier pas dans le milieu agricole avec un contrat saisonnier. «J’ai commencé sur un lit de désherbage au printemps dernier, puis j’ai coupé des choux. La seule chose qui m’attirait c’était de conduire un tracteur, rit-il aujourd’hui. J’ai intégré un Pass Vert l’emploi que m’a proposé le Groupement d’employeurs et j’y ai découvert l’élevage. Et voilà…»
Arnaud Joly fait partie des saisonniers les plus motivés, chez qui le SRGEA (Service de remplacement et groupement d’employeurs) a repéré des qualités certaines. «C’est tout l’intérêt de l’action Agr’innov emploi que nous avons mis en place sur le territoire pilote de la Haute Somme depuis deux ans, rappelle Émile Foirest, son président, lors de l’assemblée générale du 16 septembre. L’objectif était de répondre à un besoin de bras dans les fermes.» Agr’innov emploi s’est positionnée en tant que structure facilitatrice entre les employeurs et les professionnels de l’insertion. Une des premières actions a été d’inviter ces professionnels à la ferme, pour découvrir la réalité du métier. «On avait une image de travail difficile, de pénibilité, d’horaires compliqués… Nous connaissions mal les métiers agricoles», témoigne Fatou Sow, responsable territoriale cohésion sociale et logement au Département.
Après réunions collectives avec les demandeurs d’emploi, entretiens individuels et essais en immersion, 137 personnes ont signé un contrat saisonnier sur l’arrondissement de Péronne et de Rosières-en-Santerre. «Presque toutes sont restées jusqu’au bout. L’avantage d’une telle sélection, c’est que les personnes qui ne correspondent pas au poste ont changé de voie avant de signer un contrat», souligne David Caron, chargé de mission au SRGEA. Cinquante saisonniers étaient affectés au désherbage des parcelles de légumes bio de la SCEA Biosources, à Méharicourt. «On a été très satisfait de ce partenariat. La preuve est qu’on renouvelle le fonctionnement pour la saison à venir», acquiesce Fabien Deguehegny, agriculteur associé.
De ce travail laborieux de désherbage naissent parfois des vocations. Ça a été le cas de Romain Tetelin, encore surpris de la carrière qui s’offre à lui. «Dès le premier entretien, David Caron m’a proposé d’intégrer une équipe de désherbage en tant que chef d’équipe. J’avais les capacités parait-il. Je ne m’attendais pas à ce que ça me plaise autant.» Après cette première expérience concluante, Romain s’est vu proposer une mission de trieur de pommes de terre, encore une fois comme chef d’équipe. Pour résoudre son problème de mobilité, David l’a aidé dans ses démarches d’aide au passage du permis de conduire et à un accès à un logement. «J’ai pris confiance en moi. Je trouve des réponses à la question “que vais-je faire de ma vie ?“. Je vois enfin un avenir», assure le timide.
Mieux cibler les besoins
Pour multiplier ce genre de réussite, le SRGEA est sur le point d’entamer Agr’innov 2. «Cette fois, l’action va être conduite dans tout le département. Nous voulons surtout embaucher un développeur qui ira dans les exploitations pour faire l’inventaire précis des besoins en main-d’œuvre des agriculteurs», présente Eugénie Casari, la directrice. «C’est là où on bute désormais. Il nous faut un bon de commande précis pour mieux cibler les profils», ajoute Émile Foirest. La Région et le Département ont donné leur accord pour un nouvel accompagnement financier.
Une formation sur-mesure