Agro-Sphères et PIA ne font plus qu’un
Les associations Agro-Sphères et le Pôle des industries alimentaires (PIA) ont fusionné à l’issue de leurs assemblées
générales extraordinaires respectives le 17 décembre.
Avec cette fusion, Agro-Sphères devient l’Association régionale des entreprises alimentaires Hauts-de-France, relais
de l’ANIA en région.
Elles ne portaient pas le même nom ni ne pesaient vraiment le même poids en nombre d’adhérents, mais les deux associations regroupant les entreprises agroalimentaires des ex-Picardie (Agro-Sphères) et Nord-Pas-de-Calais (Pôle des industries agroalimentaires - PIA) ont fini par trouver un accord sur un rapprochement. Celui-ci s’est concrétisé le mardi 17 décembre, à Péronne, pour donner naissance à l’Association régionale des entreprises alimentaires Hauts-de-France. Celle-ci sera le relais dans les Hauts-de-France de l’association nationale des industries alimentaires (Ania). À sa tête, on retrouve la présidente de la désormais ex-association Agro-Sphères, Claudine Lucien. Ex-président du PIA et désormais vice-président de la nouvelle structure, Olivier Hermand y voit plusieurs opportunités : «Nos deux associations avaient le même ADN. En mutualisant nos ressources, nous augmentons le service à nos adhérents. Dans le même temps, nous simplifions l’écosystème dans lequel nos entreprises évoluent», a-t-il dit. «Nous avons rencontré quelques obstacles, nous avons connu des déboires, mais finalement, nous sommes bien heureux d’avoir acté cette fusion. Cela doit permettre à notre région de retrouver une place sur le podium des régions agroalimentaires.»
Siège à Amiens, antenne à Marcq-en-Barœul
La composition du conseil d’administration de la nouvelle structure laisse davantage de place aux entreprises qu’elle représente : vingt-six places leurs sont réservées contre quinze dans le conseil d’administration de feu Agro-Sphères. Six sièges sont réservés aux organismes de formation et d’accompagnement de l’innovation et douze sont ouverts aux partenaires institutionnels. Le bureau de l’association est, quant à lui, composé d’une présidente, de deux vice-présidents, d’un secrétaire, d’un trésorier et de trois membres.
Si le siège de la nouvelle association est fixé à Amiens, elle disposera néanmoins d’une antenne à Marcq-en-Barœul (59), siège du PIA. Contrainte d’assurer au moins 40 % de ses dépenses de fonctionnement en fonds propres, l’Association régionale des entreprises alimentaires Hauts-de-France devrait ainsi augmenter le montant de sa cotisation en 2020.
Président de la commission agriculture et agroalimentaire du conseil régional des Hauts-de-France, Jean-Michel Serres a salué l’initiative : «C’est une très bonne chose, a-t-il dit. Indéniablement, cette fusion va conforter Agro-Sphères en lui donnant de nouvelles compétences et une organisation plus simple. Quand on parle simplification, on ne peut qu’applaudir des deux mains.»
Un hub agroalimentaire pour quoi faire ?
Dans le domaine de la logistique, un hub désigne une plateforme à partir de laquelle transitent des marchandises avant d’être réparties et orientées vers différentes destinations. Dans le monde de l’entreprise agroalimentaire, l’idée est d’en faire un lieu regroupant plusieurs structures d’accompagnement des entreprises en fonction de leur spécialité : innovation (Certia Interface), promotion et commercialisation (Comité de promotion), investissement et développement (Agro-Sphères), accompagnement à l’export (Région Hauts-de-France et Team France), performance de l’entreprise (Agroé et Agro-Sphères). La création d’un Hub agroalimentaire régional doit rendre les missions de chaque partie prenante plus lisibles, en évitant les doublons. Supposant qu’un accord entre les différents membres du futur hub ait été trouvé sur les missions, son animation pourrait être assurée par le Conseil régional des Hauts-de-France. Une nouvelle réunion de concertation devait avoir lieu il y a quelques jours. Pour Claudine Lucien, «les choses avancent bien. Pour le moment, on a réussi à mettre tout le monde autour d’une table et c’est une bonne nouvelle». Une feuille de route pourrait être finalisée d’ici mars 2020, même s’il devait rester quelques pierres d’achoppement. La promesse est que chacune des cinq structures participant au hub soit «une tête de pont qui va orienter les demandes qu’elle recevra vers des acteurs d’un deuxième, voire d’un troisième cercle», explique-t-on chez Agro-Sphères avec, à la clé, un meilleur conseil et un accompagnement des entreprises agroalimentaires dans leur fonctionnement et projets de développement.